Québec St-Lambert

Dans cet article :
Les Fils de Marie Immaculée au Canada
Les Fils de Marie Immaculée au Québec
La mission FMI au Québec

Les Fils de Marie Immaculée au Québec ne sont plus que trois :

  • Yves Gazeau
  • Vincent Esprit

Ils sont les héritiers d’une riche histoire.

Les Fils de Marie Immaculée au Canada : cent ans de présence.

1902 Depuis quelques années, le gouvernement français menace d’expulsion les congrégations religieuses, particulièrement les congrégations enseignantes. Les Fils de Marie Immaculée se préparent donc à l’expulsion. Les Pères Tapon et Boutin avaient déjà acquis une résidence en Angleterre, la maison de Belmont House. à Shaftesbury, dans le sud de l’Angleterre. Ils sont aussi depuis plus d’une vingtaine d’années dans les Iles Caraïbes, à La Dominique et à Ste Lucie. Avec les expulsions, d’autres Pères sont disponibles pour de nouvelles missions. L’Amérique du Sud : Bolivie ? Vénézuela ? C’est à Caracas que le P. Dugast sera envoyé et arrivera en mars 1903.

Le P. Boutin

- « Pourquoi pas le Canada ? », lance le P. Boutin à ses confrères de Ste Lucie, au presbytère de Soufrière, un jour de septembre 1902.

  • « Allez-y le premier, je vous y rejoindrai », répond le P. Perraudeau.

Le P. Boutin écrit au Supérieur Général d’alors, le Rév. Père Fort. Le Conseil donne son accord et le P. Fort permet au P. Boutin de partir le plus tôt possible.

2 décembre 1902. Le P. Boutin arrive de Ste Lucie à Montréal, via New York. Montréal est sous la neige et la petite histoire raconte que le P. Boutin, en descendant les marches glissantes du train, atterrit lui-même sur son train-arrière. Ce fut son premier contact avec le Canada. Le P. Boutin est d’abord hébergé chez les Frères de St Gabriel à Montréal. Il se renseigne et on lui conseille de rencontrer Mgr Langevin qui cherche du monde pour l’évangélisation de son immense troupeau. Mgr Langevin est évêque de St Boniface, dans le Saskatchewan, une province des grandes plaines au centre du Canada à plus de 3 000 Km de Montréal.

transport en hiver dans le grand ouest

Le P. Boutin prend de nouveau le train et après cinquante heures de chemin de fer il arrive dans le Saskatchewan, à St Boniface. Il est hébergé à l’évêché, en attendant que l’évêque lui précise le lieu de sa mission. Il ne reste pas inactif pour autant et prêche diverses retraites : aux Pères Trappistes, aux Sœurs Auxiliaires des Sœurs Grises. Il visite aussi plusieurs missions « pour s’instruire sur le pays ».

La mission de St Hubert. Elle est inaugurée le dimanche des Rameaux 1903 : c’est la première fois, dit la chronique, que le Père célèbre la messe dans « la mission de St Hubert ». La vieille église de pierres avait été démolie et la messe fut célébrée dans une maison particulière.

en hiver la barbe ne suffit pas à se protéger du froid

D’autres Pères et des Frères arrivèrent bientôt de France et dès le mois de mai, le P. Boutin annonçe aux chrétiens qu’on va bâtir la nouvelle église… Une vingtaine de Pères FMI ont travaillé dans le Saskatchewan… jusqu’à l’automne 1983, date à laquelle le P. Joseph Bordet quitte définitivement le Saskatchewan pour rejoindre ses confrères dans la Belle Province du Québec.

(d’après les archives FMI)

Les Fils de Marie Imaculée au Québec : cinquante ans de présence
couleur d’automne au Québec

2004 fut le cinquantième anniversaire de la présence F.M.I. dans le diocèse de St-Jean-Longueuil. En 1950, année du Jubilé, Mgr Gérard-Marie Coderre avait rencontré le Supérieur général des F.M.I. en France, sans doute sur proposition des Ursulines de Jésus. Celles-ci oeuvraient alors dans la paroisse Notre-Dame des Sept Douleurs à Mackayville.

Le P. Joseph Bordet
arrivé au Canada en 1949

En 1954, le Supérieur général demande au Père Bordet, missionnaire en Saskatchewan, de se rendre au Québec y rencontrer Mgr Coderre afin de favoriser la venue des F.M.I. Mgr Coderre s’empresse d’ouvrir son diocèse et confie aux F.M.1. « une œuvre de jeunesse » dans la ville de Makayville. Ce qui, plus tard, donne naissance au « Centre des Jeunes de Laflèche ». On sait qu’à cette époque, les villes ouvrières de Jacques Cartier et de Mackayville ne jouissaient pas d’une très bonne réputation.

C’est ainsi que le Père Bordet devient l’initiateur de notre présence dans le diocèse de St-Jean-Longueuil. Après ce premier contact, comme l’ange Gabriel, le P. Bordet retourne dans sa mission de l’Ouest canadien. Ce

Un centre culturel dans la banlieue sud de Montréal
en reconnaissance envers deux FMI

sont, dans l’ordre, les Pères Pierre Lucas, venant des Antilles anglaises, Louis Jamin du Maroc, Pascal Vrignaud de l’Ouest canadien, Robert Rouet de Tunisie qui fondent la communauté F.M.I. au Québec

En 1961 le Père Bordet est nommé vicaire à St-Jean-Eudes et en 1974, Roger Dubois, venant du Vénézuela après une année sabbatique à la Catho de Paris, est engagé par le Collège Durocher pour y enseigner le français en secondaire V. En 1964 le P. Bordet va faire un séjour de 4 ans aux Antilles pour soulager les Pères qui ont perdu deux jeunes confrères. Le P. Bordet retourne en Saskatchewan et ferme la mission. En 1983, il rejoint Roger Dubois et Yves Gazeau à leur résidence de St-Lambert.

le P. Roger Dubois

Après sa retraite de l’enseignement en 1985, Roger est nommé curé à Ste Catherine d’Alexandrie, à Notre Dame du Sacré-Cœur, et termine à St Jude. Sa santé quelque peu défaillante l’amène à prendre un congé maladie et finalement sa retraite.

Âgés respectivement de 89 ans et de 80 ans, Joseph Bordet et Roger Dubois quittent le diocèse de St Jean-Longueuil à l’automne 2003 pour rejoindre la maison mère des Fils de Marie Immaculée à Chavagnes- en -Paillers, et goûter une repos bien mérité.

Joseph Bordet et Roger Dubois n’ont pas quitté le diocèse de gaieté de cœur. Ils ont aimé leur mission et leur église diocésaine. Bonne retraite à Joseph et Roger, espérant qu’ils seront en assez bonne forme pour revenir célébrer le cinquantième anniversaire de la présence F.M.I. dans le diocèse de St-Jean-Longueuil en 2004.

Restent maintenant au Québec, les Pères Bernard Lucas à la retraite mais disponible pour divers services dans les paroisses, et Yves Gazeau, curé à la paroisse St Hubert.

La mission F.M.I. au Québec.
la maison des FMI à St Lambert

Les F M I. ont assumé des tâches pastorales dites traditionnelles : paroissiales, scolaires, catéchétiques et diocésaines avec les mouvements de jeunes JOC, scoutisme, loisirs.

Ont-ils marqué leur mission d’un caractère distinctif, à la couleur de l’Incarnation ?

Des observateurs seraient mieux placés que nous pour le dire. Leurs commentaires nous permettent de noter les traits suivants :

Yves Gazeau curé de la paroisse St Hubert

Nous avons longtemps été comparés aux Fils de la charité. Est-ce à cause de notre mutuelle nationalité française ? Ce serait aussi à cause de notre proximité avec les gens, tout spécialement avec la classe ouvrière. Nous sommes toujours demeurés dans ces paroisses.

La pauvreté de nos moyens et de notre vie est aussi souvent notée.

Nous sommes aussi plus perçus comme pasteurs que comme religieux.

Pour reprendre une expression de René Lévesque qui prônait l’indépendance du Québec avec une « souveraineté-association », on peut dire que nous sommes perçus comme des religieux " souverains-associés.

Nous avons une réelle appartenance à notre diocèse et celle-ci est souvent relevée De fait nous avons toujours travaillé dans ce même diocèse, en acceptant des mandats personnels. Nous sommes, non pas des incardinés, mais des incarnés culturellement dans notre diocèse.

Comme le Père Baudouin, nous avons été et nous sommes au service de l’Église diocésaine.

Au début des années 70 nous avions proposé de prendre en charge les trois paroisses de Laflèche. Le diocèse ne nous l’a pas conseillé. Aujourd’hui, nous participons à la fusion des paroisses. Peut-être notre demande serait-elle acceptée, à tout le moins à cause du manque de prêtres.

Que ce soient les FMI ou les UDJ nous avons pris à cœur les orientations du diocèse et les virages qu’il proposait. Nous étions, disons, à l’avant-garde, probablement parce que nous savions ce qu’étaient la laïcité et la « sécularisation ». « Prenons ce siècle tel qu’aujourd’hui l’enfante…. »

Bernard Lucas proposait toujours le baptême par immersion

Nos liturgies vivantes et notre façon d’actualiser la Parole de Dieu, sont bien reconnues dans le diocèse et dans les communautés chrétiennes.

Quelles ques furent nos implantations, nous avons été des éducateurs de la foi, des éveilleurs et des réveilleurs de la foi. On nous reconnaît la capacité de « relire le vécu » à la lumière de l’Évangile. Ce qui nous semble être une caractéristique importante du « religieux du Verbe Incarné ».

Aujourd’hui, au Québec comme en France, on parle d’une nouvelle évangélisation. On peut penser à notre fondateur revenant d’Espagne… tout était et est à refaire. La demande sacramentelle pour les enfants est encore bien ancrée. Mais la « pratique dominicale » n’est plus que de 5 à 8°/o selon les milieux. Il y a, dans notre diocèse plus 500 000 personnes, un prêtre pour plus de 4 000 habitants. C’est le diocèse le plus pauvre du Québec, en prêtres. Il fait appel à des prêtres missionnaires, vietnamiens, polonais, africains…

On comprendra que nous n’avons eu aucune mission spécifique confiée aux F M.I. en tant que communauté, et que nos mandats personnels n’étaient pas attachés à notre charisme communautaire. Nous sommes demeurés dans le secteur ouvrier de Laflèche parce que le diocèse nous percevait plus proche de leur réalité.

Le P. Vincent Esprit, FMI de la Dominique, est arrivé en janvier 2012 au Québec dans le diocèse de Saint-Jean-Longueuil. Il a été nomme curé (Pasteur) de la mission St-François Xavier de Kahnawake à l’Ouest de Montréal. Il assure, aussi, du ministère dans des paroisses anglophones du diocèse. Il termine un doctorat de théologie à l’université de Montréal.

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