1802 : Chavagnes ! Louis-Marie BAUDOUIN, se laisse éblouir par le mystère de l’Amour de
Dieu qui vient au milieu de nous : Mystère d’Incarnation ! Aux Sables d’Olonne où il vit caché après cinq années d’exil en Espagne durant la révolution française, il partage ses intuitions avec une ancienne religieuse hospitalière de la Rochelle, Charlotte Gabrielle RANFRAY.
2 juillet 1802 : Arrivée en charrette des six premières compagnes répondant à l’appel de Louis-Marie Baudouin, curé de Chavagnes en Paillers depuis un an. Charlotte Gabrielle RANFRAY qui deviendra Mère Saint Benoît, fondatrice de la congrégation avec Mère Saint Arsène va diriger l’œuvre nouvelle ; une école et un petit pensionnat. Dès l’année suivante, elles font profession de vie religieuse entre les mains de Louis-Marie Baudouin : La congrégation est née.
1812 : 15 petites communautés sont déjà envoyées dans les campagnes. A leur tête, presque toujours, Mère Sainte Madeleine. A la manière de Thérèse d’Avila elle fonde « dans la pauvreté, la ferveur et la joie »… Ces petites communautés ont le don d’attirer les jeunes filles et des femmes. C’est une véritable vie missionnaire… « Mon but, en vous fondant, était d’abord l’instruction des pauvres dans les campagnes, ensuite dans les villes, le soin des pauvres malades, à domicile, et, en troisième lieu, l’éducation des filles plus fortunées. » C’est une vie fraternelle,communautaire… « Trois fois le jour, ensemble, vous adorerez Jésus, Verbe Incarné. En Lui, vous adorerez le Père, vous le remercierez, vous offrirez votre vie pour le monde. » Et le soir, les sœurs, solidaires du péché du monde, le remettent à la Miséricorde du Père et font remonter vers Lui toute la vie du jour.
1834 : Ecosse
Louis-Marie Baudouin ne résiste pas à l’appel de l’Église d’Écosse. Il envoie des sœurs pour la communauté d’Edimbourg ; première sortie hors de France. Le 26 décembre, les sœurs ouvrent un pensionnat et une école gratuite, puis un dispensaire où elles distribuent vivres et médicaments aux pauvres.
1860 : Pays de Galles Le 12 septembre 1860, les sœurs arrivent à Swansea. Dès le 17 septembre, elles commencent leur apostolat en préparant 50 enfants à leur première Communion. Elles ouvriront ensuite une école pour enfants de 3 à 8 ans.
1882 : Espagne Le 5 octobre 1882, quelques religieuses descendent en gare de Vitoria.
Elles ne connaissent aucun mot espagnol ! Cette petite équipe de religieuses intrépides accomplit ainsi le désir du bon Père Baudouin : fonder en Espagne.
1894 : Angleterre En juillet 1894, à la demande de Monseigneur Martin Houwlette, quelques sœurs embarquent pour Londres afin d’y enseigner dans la mission de Kingsland. L’une d’elles écrit : « notre voyage ressemblait à un voyage au bout de la terre »… C’est tout dire !
1903 : Italie En France, la loi Combe interdit aux religieuses d’enseigner. Il faut fermer des écoles. Les quatorze Ursulines de la maison de Saint-Tropez, avec l’angoisse au cœur, mais avec une grande foi, décident de franchir la frontière pour s’établir en Italie. Elles arrivent à San Fedele, près d’Albenga. Après un accueil chaleureux au son des cloches, et après le chant du Te Deum, les sœurs s’installent dans la plus grande pauvreté.
1906 : Irlande du Nord C’est de Coleraine que vint l’appel. Après un dialogue avec le curé, les supérieures décidèrent d’envoyer quatre sœurs pour faire communauté. Elles devaient ouvrir un pensionnat de jeunes filles, visiter les pauvres et les malades, former une musicienne pour l’église, prendre la direction d’une école.
1911 : Canada Le 5 septembre 1911, quatre Ursulines quittent Chavagnes pour ouvrir de nouvelles fondations en Amérique du Nord. C’est dans l’après-midi du 28 septembre que les sœurs arrivent à Edmonton pour y rencontrer le Père Boutin, Père de Chavagnes et l’Evêque qui leur assigne leur nouveau lieu de mission : ELM-Park.
1952 : Cameroun Un appel d’Eglise vient par la voix de Monseigneur Bonneau, Evêque de DOUALA et frère de deux ursulines. La correspondance des sœurs nous parle de leur arrivée le 18 mai. Ne parlons pas des péripéties, des peurs et de la joie qui les habitent « Grande est ta joie, ô pays Bikok… réjouis-toi »… Soulager, enseigner, écouter : telles sont leurs premières tâches missionnaires.
1953 : Chili Après avoir entendu l’appel du Pape Pie XII, et après avoir vécu une célébration émouvante, cinq sœurs espagnoles partent vers ce pays lointain. Santander, Valparaiso : 39 jours de voyage, puis 26 heures de train, et enfin Ancud dans l’Ile de Chiloé le 30 novembre, avec rien… Les bagages arriveront le 2 février. Elles découvrent la vie de l’Eglise et la vie tout court. La mission commence : soin des malades, éducation.
1977 : Bolivie Après un voyage épique, les sœurs entrent à Trinidad. Le souhait était de vivre dans une maison pauvre, comme celle des gens. Celle-ci n’étant pas prête, elles logent au presbytère : le curé est allé ailleurs. Là aussi, l’accueil est chaleureux. L’ Evêque leur donne ce conseil : « Ne soyez pas pressées de faire beaucoup de choses, ayez plutôt les yeux et les oreilles bien ouverts pour contempler la réalité, et ayez un grand cœur pour les aimer beaucoup ».
1994 : Equateur Fondation avec quatre sœurs de nationalités différentes. Les sœurs
sont étrangères les unes par rapport aux autres dans un pays « étranger » : quelle audace spirituelle ! Il leur faut écouter, regarder, avant de construire un projet pastoral. La tâche est immense. L’équipe missionnaire compte huit personnes. Leurs premiers pas sont d’aller vers les gens pour les connaître.