Pour une Eglise comme un jardin à cultiver

9e « porte d’entrée »

Temps d’accueil

Partage des nouvelles : évènements, peines et joies… L’Église ? quelques brèves réactions : ce qu’elle est pour moi ? ce qu’on en dit ?

Le P. Baudouin

Jeune prêtre durant la Révolution française, le P. Baudouin a payé le prix de son appartenance à l’Église. Il a connu la prison, l’exil, la clandestinité, la persécution au quotidien. Placé dans le diocèse à des postes de responsabilités, il a souffert de l’autoritarisme de ses évêques successifs. Il a su le prix de son obéissance à l’Église. Il a souffert pour elle. Il a souffert par elle. Mais il aimait l’Église comme on aime sa mère. Sa foi lui donnait d’en contempler le mystère et d’en vivre. Il en parlait comme de sa famille, une famille qu’il servait avec l’ardeur que donne l’amour. Parmi les images bibliques qu’il privilégiait, nous retiendrons ici celle du jardin pour dire la richesse et la diversité des dons dans l’Eglise. (Introduction au Grain de Moutarde n° 13)

L’Eglise, un jardin et un jardinier

L’Église fut toujours pour lui le lieu de la communion et de l’envoi en mission.

Extrait du Commentaire du Cantique des Cantiques. n° 83 et 84

J’aime à me représenter l’Église comme un beau jardin rempli de toutes sortes de plantations ordonnées avec une symétrie admirable ! Notre bon Seigneur en est le jardinier et le fruit de la vie ! Après la Résurrection, il se fait voir d’abord dans un jardin, sous la forme d’un jardinier ! Dans le jardin de délices où nos parents furent créés, on y voyait toutes sortes d’arbres et de fruits agréables à la vue, délicieux au goût, mais les espèces étaient différentes : l’oranger n’était pas la grenade, la poire n’était pas la pêche, le myrthe n’est pas le rosier… Tels sont les fidèles qui croissent dans le paradis de l’Église. L’Apôtre nous le dit : « Les uns ont le don de prophétie, d’autres le don des langues, d’autres le don de science, d’autres sont pasteurs, d’autres ont le don de soigner et de guérir les malades, d’autres de catéchiser. » Les fidèles se laissent souvent tromper par l’illusion et l’ignorance ; ils désirent avec une folle jalousie les dons des autres : qu’ils fassent profiter le leur ! et alors ils formeront un concert et plairont au sage jardinier. Dieu dit dans le Paradis terrestre : « Que chaque arbre produise selon son espèce ». Parole qui n’est point assez approfondie. Un jardin bon et parfait doit avoir de l’eau pour arroser les plantes. Dans le jardin de délices, le Paradis terrestre, il y avait au milieu une fontaine abondante qui se répandait en quatre fleuves qui arrosaient le Paradis, c’était la figure de l’Église. « Je suis la source d’eau vive », dit notre bon Maître, c’est la source du jardin de l’Église. Cette source se divise en sept beaux canaux, les sacrements… Si l’Époux du Cantique avait tout dit, vous auriez vu, au milieu de ce jardin, un homme crucifié, dont le côté ouvert, comme une source rejaillissante, formerait sept fleuves. Chaque plante du jardin y trouve sa substance et sa vie. C’est cette fontaine qui produit toutes ces merveilles…. Les sacrements sont des mystères, ils sont voilés, on voit les effets de la grâce lorsqu’on est attentif, mais on ne voit point la grâce : elle est scellée sous des symboles matériels, comme l’eau, l’huile, le vin, le pain et des paroles prononcées par une bouche mortelle, c’est le sceau ! Le flambeau de la foi voit à travers le sceau, mais il ne s’ôte que pour celui qui a achevé son voyage et qui est dans la patrie.

Trésor commun : Passionné pour la Mission

Pas de discours sur l’Église, mais des témoignages sur une vie en Église animée par une « spiritualité d’Incarnation »



Vie de proximité

Comme Celui qui a planté sa tente sur notre terre, nous sommes appelés

ü à vivre : - sur cette commune terre de l’humanité, enracinés dans un peuple, dans une Église, et ici, accueillir sa vie, écouter les besoins, découvrir les germes de vie… participer aux événements du peuple, - en proximité avec les autres tentes, - avec simplicité de vie.

ü à vivre une manière différente d’être dans le monde d’aujourd’hui, intégrés à la société, mais engagés avec les pauvres. Rejoindre les plus pauvres, les plus démunis, les plus seuls, dans la prière et dans la mission.

ü à nous impliquer dans la vie, en sentant, accompagnant et tissant des rêves et des espoirs avec les hommes et les femmes de notre temps, collaborant avec d’autres, élaborant des réponses, à partir de la force salvifique de l’Évangile, pour contribuer à : - l’humanisation… réveillant la puissance de vie qui existe dans les pauvres, suscitant et accompagnant des processus qui aident les personnes à déployer toute leur dignité, - la construction de la communauté humaine… en tissant des relations, des réseaux, des espaces de rencontre, d’organisation, - la construction de la communauté chrétienne… en tissant une vie ecclésiale, suscitant, animant et accompagnant des espaces pour la vitalité et la nourriture de la foi… Accueillir « l’autre »

  • dans son « mystère » , dans ses différences Plus " l’autre différent " sera accepté, plus notre adoration prendra sens et plus elle pourra devenir " trésor commun " qui constitue la Famille. Plus ce sera un appel pour d’autres qui auront envie de venir faire partie de cette famille qui fait vivre.
  • dans la mission Importance donnée à la personne, à la mission confiée à chacun. Mission vécue avec ses capacités personnelles, ses dons, dans la liberté… dons à développer : mission de formation. La contemplation du " Verbe fait Chair " en notre monde nous conduit à développer notre attitude d’ouverture, d’étonnement, d’émerveillement pour " accueillir " le mystère de l’autre et le respect de son histoire, de sa culture comme lieu de rencontre avec Dieu.

Parole de Dieu : Grains de moutarde à « mâcher »

1 Cor 12, 13-27 : le corps est un avec des membres différents. Jn 15, 1-16 : Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron. Gen 2, 1-15 : « Le jardin d’Eden »…

Pratique

Le P. Baudouin écrit : « Dieu dit, dans le paradis terrestre, (le jardin de l’Eglise) : Que chaque arbre produise selon espèce ». Parole qui n’est point assez approfondie. * Chacun prend le temps d’approfondir cette parole pour lui.

« Les fidèles se laissent souvent tromper s’ils désirent avec une folle jalousie les dons des autres : qu’ils fassent profiter le leur ! Alors ils plairont au sage jardinier. » * Les dons que je développe pour mon plaisir, celui des autres et celui du « sage jardinier » ? * Les fontaines où je vais étancher ma soif et nourrir ma foi ?

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