Fideline Yonbang Doungmo
Le 29 octobre dernier fut pour moi un jour plus que ordinaire. A 18 h, alors que les oiseaux louaient Dieu dans le ciel pour la journée qui fut si belle et ensoleillée, je marquais mon entrée au postulat des soeurs Ursulines de Jésus, dans la communauté de Ngaoundéré par une célébration eucharistique. Pendant son homélie, le Père Venant nous a exhortées à garder nos consciences éveillées par ces phrases : « Ne prenez pas ce que vous faites aujourd’hui à la légère ; ne dites pas que c’est aux voeux temporaires ou définitifs que je ferai ceci ou cela, mais commencez dès maintenant à œuvrer pour la gloire de Dieu. » Par suite, j’ai exprimé mon désir de suivre le Christ en ces termes : « Seigneur, Tu sais tout, tu sais que je t’aime ; je veux t’aimer davantage, te suivre et te servir sur tous tes chemins. Garde-moi de fuir tes volontés. Que ton Esprit-Saint soit mon guide, mon défenseur et mon témoin et que la Vierge Immaculée m’accompagne sur ce chemin. »
Nous avons reçu un courrier venant du Père Louis-Marie Baudouin dont la teneur est la suivante : « Je prie pour vous mes chères filles et je vous recommande deux choses. La première c’est de purifier votre âme en demandant pardon au Seigneur pour vos péchés. Soyez ouvertes, courageuses et entraînez-vous au détachement car Jésus veut un cœur entier et vide. La deuxième chose c’est d’être libre comme l’oiseau qui vole, être honnête les unes envers les autres. Gardez les commandements de Dieu et de sa Sainte Eglise. Mettez votre bonheur dans les huit béatitudes. »(LMB, 22 janvier 1814)
Cette célébration a été très importante pour moi car elle m’a mise face au Seigneur à qui j’ai fait la promesse de le suivre en toute confiance avec le secours de sa sainte grâce. Etaient présents : le Père Venant, curé de notre paroisse, mes soeurs postulantes (Philomène, Philogone et Rachel) et nos soeurs aînées de la congrégation (Hanne-Marie, Lydie, Jeannette et Denyse). Ces personnes furent et demeurent pour moi des témoins de cette promesse et en même temps celles qui me soutiendront sur ce chemin. J’étais et je suis si fière de vivre cette expérience à la suite du Christ mon Sauveur et mon Seigneur.
Philogone Magne Tchuimbo
J’ai été accueillie par les soeurs ursulines de Jésus de Ngaoundéré et par le conseil régional au cours d’une cérémonie le 13 octobre 2007 où j’ai dit comme Isaïe : « Me voici envoie-moi »(Is 6,8). j’ai fait mon entrée au postulat dans une très grande intimité. Ceci, pendant une célébration eucharistique faite à la chapelle. Une célébration que je savais importante de par sa préparation car, toutes les soeurs s’étaient mobilisées pour l’occasion. Il est à noter que nous étions toutes les deux Fidéline et moi vêtues d’un joli pagne de fond bleu offert par la communauté pour symboliser l’acte posé. Pendant la célébration une lettre du Bon Père écrite en janvier 1814 m’a été remise et elle sera mon parchemin. Il m’invite à travailler sans cesse pour la réforme de mon caractère et à mettre mon bonheur dans les huit béatitudes. Dans le même ordre d’idées, le Père Venant Doptaph, curé de notre paroisse nous a invitées à nous vider de nous-mêmes pour laisser la possibilité à une réforme générale, ceci à la lumière du Christ Verbe Incarné.
De plus à cette célébration, j’ai eu la joie de crier à pleine voix au Christ Eucharistie et Prêtre ce qu’Il est pour moi et de lui faire don total de moi en toute conscience et liberté en ces termes : « Tu dis ’femme, te voilà délivrée de ton infirmité’ » Seigneur, j’étais humiliée, souillée et isolée ; Tu as pris soin de moi. Tu as utilisé des personnes, des méthodes pour faire de moi ton enfant. Je me présente devant Toi aujourd’hui comme action de grâce à ta grandeur et offrande pour ton service dans le monde où l’immoralité est le pain quotidien. Père, devenue ton enfant, je désire grandir sous ton regard. Que ta grâce me donne d’accueillir en moi ton Esprit-Saint, que je sois attentive à sa voix. Trinité Sainte, augmentez en moi l’amour et la confiance en vous afin que je puisse accomplir avec ferveur la mission qui m’est confiée : vous servir. Vierge Marie, aidez-moi par vos conseils et vos prières dans cette vie qui m’est donnée par votre Fils afin que, mes soeurs et moi unies à tous les saints du ciel crions : « Abba » Rm8,15. C’est ainsi que vidée de tout, comblée de joie et dans un état second (étourdie par le bonheur), j’ai chanté le « Lote Jo nen gu’ jwop yaya… » ce qui signifie : « la joie d’obtenir ce pouquoi je pleurais » avec mes soeurs pendant la réjouissance. Ce fut jusqu’à ce jour le plus beau et décisif soir de ma vie.