Le conseil de congrégation des Ursulines en 2006 avait décidé ce séjour de la Régionale du Cameroun à Madagascar où sont implantées 8 communautés des sœurs de l’Immaculée Conception de Niort.
Depuis 1999, une communauté de l’Immaculée s’est insérée au Cameroun à Yangben : sœur Tatienne et sœur Marie-Bénédicte ont donc quitté leur île pour rejoindre 2 sœurs françaises, Marie-Reine Chetanneau et Lucienne Dubray . Cette insertion dans un pays où les Ursulines sont présentes concrétise le rapprochement entre les 2 congrégations qui cheminent vers la fédératiion. Sr Thérèse Signone et Sr Sabine Kenembeni ont rapporté de leur séjour beaucoup de souvenirs et un long journal de voyage dont nous présentons de larges extraits.
29 octobre 2009
Nous sommes parties de Yaoundé à 22h35 pour Douala. A minuit à bord de Kenya Airways , nous nous envolons pour Naïrobi où nous sommes arrivées à 6h35, heure locale ( Il y a deux heures de décalage , il était donc 4H35 au Cameroun). Puis le 2e avion nous a emmenées de 8H20 à 11h40 à Antananarivo. Pour nous accueillir à l’aéroport, il y avait par Sr Monique, l’économe générale en visite à Madagascar, et Sr Olga régionale des sœurs de l’Immaculée de Niort. A Mangasoavina, dans la maison régionale appelée Besarety, toute la communauté nous attend pour le repas précédé par le rite d’accueil traditionnel : une cuillérée de miel. Après une bonne, visite du noviciat qui est à deux pas de la maison régionale , nous faisons connaissance de Fégrine, la novice cette année.
30 octobre 2009
Dès le matin, nous partons en ville pour changer des euros en ariary (1 euro=2880 Ar) et pour visiter la ville : le palais de la reine, en pleine reconstruction puisqu’il a brûlé il y a 10 ans, tout près la cathédrale de Tana où nous nous sommes recueillies au tombeau de Victorine RASOAMANARIVO , une Dame qui a soutenu l’Eglise Catholique pendant la crise 1883-1886.
31 octobre 2009
Les sœurs du secteur sont rassemblées pour la transmission des orientions du Chapitre Général Nous sommes invitées à les rejoindre lorsqu’il est question de la fédération entre congrégations. Nous partageons notre expérience de vie au Cameroun entre ICN et UDJ .
Sr Monique, l’économe générale exhorte ses sœurs au sujet de l’économie « Nous ne sommes pas là pour faire les économies, mais pour suivre le Christ pauvre… Soyons vigilantes pour avoir le minimum nécessaire et non le maximum possible … Il faut se parler en communauté sur les questions matérielles, sur les voyages… Nous devons nous sentir, tout ensemble, responsable des comptes de la communauté. Il faut les faire toujours à deux pour ne pas faire d’erreurs… Il faut être claire, cette clarté nous rend libre même dans les erreurs. …. Chacune est responsable du Corps Congrégation à travers la mission qui lui est confiée .Suivre le Christ pauvre est une manière à nous de dire à nos frères que DIEU est présent. »
Fête de la Toussaint}}
Le dimanche nous participons à la messe de la Toussaint à la paroisse, l’église est juste devant la porte de la maison régionale.
2 novembre 2009
En route pour la communauté d’Antsirabé à 165 kilomètres de
Tananarive la capitale. C’est une communauté de formation des aspirantes. Cette année, elles sont six et vivent entre elles dans un bâtiment. Un atelier le prolonge : c’est un centre d’aide pour filles et femmes en détresse (AFFD). Les sœurs ont fait le choix d’accompagner les filles de 14 à 18 ans qui se prostituent. Pour sortir de la prostitution, elles apprennent auprès des sœurs des petits métiers : coiffure, broderie, couture… Elles n’arrivent pas toujours à se récupérer, par exemple, l’une d’elle a laissé un petit garçon et une petite fille de 6 mois sans rien dire aux sœurs pour partir un autre pays. Celles qui veulent s’en sortir se mettent vraiment au travail et le font très bien.
3 novembre 2009
Avec sœur Jeanne d’Arc qui fut la maîtresse de novices de plusieurs sœurs malgache, nous avons fait le tour de la ville d’Antsirabé. Nous avons été impressionnées par le nombre de pousse-pousse qui transportent, en courant, personnes ou bagages. A 11h30, visite du foyer des filles en détresse, c’est une grande maison qui a été acheté pour l’encadrement de ces filles. Nous avons eu la joie d’aller voir l’une d’elle qui vit dans son appartement et qui se mariera le 29 novembre.
L’après-midi, avec sœur Marie Jeannette. nous avons fait un petit tour au noviciat de Saint Paul de Fribourg, les novices étaient très contentes, surtout les Burundaises qui sont passées au Cameroun , mais plus encore Evodie de Bamenda. Le noviciat est vraiment international : pour se joindre aux deux Malgaches, deux sœurs sont venues du Burundi, une du Cameroun, et une autre de Suisse.
4 novembre 2009
Avec sœur Olga la régionale, nous partons pour un autre Diocèse où se
trouvent les communautés de Mahabo et Analaiva à une distance de 700 kilomètres. Nous roulons sur une route serpentée contournant les collines et montagnes, qui nous mène sur la côte ouest de l’île. Après quelques arrêts sous un soleil accablant, nous arrivons à 13h15 à Mahabo.
Après repas et sieste, nous avons changées de voiture et nous voilà de nouveau sur la route pour Analaiva qui n’est pas très loin : nous y étions rendues à 17H30 pour la messe à la paroisse. La communauté des sœurs se trouve dans le camp de la SUCOMA : c’est une usine publique qui produit du sucre blanc pour l’exportation et pour le marché local. La SUCOMA a construit un bon nombre d’habitats pour les ouvriers, les sœurs habitent une de ces maisons puisque c’est elles qui gèrent l’école primaire et maternelle de ce camp. Cette communauté existe depuis 21 ans : c’est la joie des sœurs de voir leurs élèves continuer sur place pour le secondaire avec la création d’un collège par le curé père Luc d’origine américaine.
5 novembre 2009
Messe à 6h30 suivie du petit déjeuner, puis visite à l’école et dans le camp. Après-midi cuisine camerounaise du ravintoto (feuilles de manioc).
6 novembre 2009
Nous passons la journée à Morondava qui est la capitale économique et administrative de la région. Cette belle petite ville est située sur le delta de la rivière du même nom. Nous visitons la cathédrale et la librairie. L’Evêque était absent. La ville compte plusieurs communautés religieuses Au bord de la mer nous avons vu des gens revenant de la pêche ainsi que les femmes qui pêchaient sous nos yeux.
7 novembre 2009
Retour à Mohabo , c’est le jour du marché nous y sommes allées pour voir comment çà se passe. Dans l’après-midi, nous étions invitées à la rencontre des sœurs de ces deux communautés qui recevaient ce jour là les orientations du chapitre général, pour partager notre expérience de fédération au Cameroun c’était un partage très fraternel avec beaucoup de questions et beaucoup d’attention. Les sœurs sont bien impliquées dans tous les domaines de la paroisse.
8 novembre 2009
Les prêtres étant absents, nous avons eut droit tout de même à une belle célébration de la Parole de Dieu. L’après-midi il y avait rencontre au groupe de laïcs de la Famille de l’Immaculée, nous étions invitées à aller leur dire bonjour, ils étaient une trentaine, moment agréable aussi avec eux malgré la difficulté de pouvoir communiquer directement entre nous.
9 novembre 2009
Retour à Antananarivo avec une petit escale à Antsirabé pour laisser Sr Jeanne d’Arc qui nous accompagnait dans les deux communautés : ce fut une grande joie pour elle et la population de Mahabo où elle a vécu pendant plusieurs années.
10 novembre 2009
Marché pour la maison pas très loin de la communauté, puis une promenade en ville et confirmer nos billets.
11 novembre 2009
Départ pour d’autres communautés dans le diocèse de Miarinarivo où se trouvent trois communautés de sœurs de l’Immaculée : Miarinarivo, Soavinandriana, et Ijely.
Soavinandriana est la deuxième communauté fondée par les sœurs de
l’Immaculée de en 1954. Nous y arrivons pour le repas. Tout de suite après, visite de l’école primaire et du collège tenu par les sœurs. Dans le champ que les sœurs cultivent, nous avons cueilli du folong qu’ici on ne donne qu’aux lapins. Nous l’avons si délicieusement préparé qu’aucune des sœurs n’a résisté devant ce plat du Cameroun !
12 novembre 2009
Dès le matin, nous partons pour Ijely. Nous faisons une halte au lac Itasy où se trouve l’ilot de la Vierge Marie, cet ilot représente le centre de MADAGASCAR et où se déroulent parfois des pèlerinages nationaux. Lieu très magnifique et très paisible pour y vivre.
Nous sommes arrivées à la communauté juste pour le repas. Visite du dispensaire et du centre de formation des jeunes filles : elles viennent un mois par trimestre et travaillent la couture à plein temps.
Nous sommes allées dans la famille de Sr Nathalie de la communauté de Bokito. Nous avons profité et de l’occasion pour saluer les sœurs Salésiennes de Don Bosco ; nous y avons trouvé la sœur Christina qui connaît Sr Joana à Bafia.
13 novembre 2009
Aujourd’hui, nous visitons la ferme avec 4 vaches laitières, 2 veaux, des cochons, des lapins et les poulets ; nous avons été voir la rizière qui vient juste d’être repiquée. Et nous revoilà en route pour Miarinarivo qui est la première maison fondée par les sœurs à MADAGASCAR (en 1952) : c’est la Maison-Mère de l’île, ce fut autrefois le noviciat. Le diocèse de Miarinarivovo est le premier diocèse Malgache de l’île, (Evêque et prêtres sont tous Malgaches) ; la cathédrale est grande et belle, nous la visitons.
Puis nous partons à l’hôpital où nous rencontrons le médecin chef, le Dr Roger qui est très content de travailler en étroite collaboration avec les sœurs pour les soins des prisonniers. Dans la région de Miarinarivo, il n’y a eu qu’un seul cas de SIDA ; Il existe des régions où il n’y en a même pas. Par contre il y a beaucoup de cas de peste pulmonaire et bubonique.
Après le repas, visite de l’école, du camp et retour à Antananarivo avec un petit arrêt à Soamahamanina où se trouvent les Burundaises et Congolaises qui ont séjourné au Cameroun : l’une d’elle revient en février pour la formation des formateurs.
C e que nous retenons de notre séjour à Madagascar
MADAGASCAR est un pays comme le nôtre avec des saisons sèches et des saisons humides, des régions chaudes et des régions froides. La différence, c’est le temps d’hiver qui n’existe pas chez nous. Les
maisons à l’Ouest du pays sont comme celles de l’Extrême-Nord chez nous. Ils ont des troupeaux de bœufs ; l’aliment de base, c’est le riz qui ne manque jamais à table.
Les sœurs de Niort ont 8 communautés qui regroupent 40 sœurs. Dans certaines communautés, il existe un annexe ou un petit local pour l’accueil des aspirantes qui sont prises en charge par les sœurs et qui rendent des services aux sœurs. Elles sont au moins une dizaine cette année.
Cette année, il y a une novice mais pas de postulantes. La plupart des sœurs sont enseignantes (en école et collège). Elles s’occupent des malades, des prisonniers, des enfants de la rue, des prostituées. Elles sont engagées en pastorale, elles font la catéchèse et travaillent aussi dans le social avec le souci de l’encadrement des jeunes filles.
Dans la plupart des communautés ce sont les jeunes sœurs qui assurent les services communautaires : cultiver les champs, s’occuper des élevages, faire la cuisine. Elles le font sans distinction de niveau ou de diplôme, et elles le font joyeusement. Même si il y a une personne de nommée pour les soins aux sœurs malades et surtout des sœurs aînées malades, toutes restent attentives et aiment le faire.
Dans toutes les communautés où nous sommes passées, avant de nous mettre à table les sœurs nous donnaient une cuillerée de miel pour que notre séjour soit agréable, doux comme le miel. Partout nous avons mangé de la viande du lapin de leur élevage. Au moment de l’au-revoir, chaque communauté nous offrait comme souvenir un lambahoany (pagne très significatif pour le pays).
Nous avons trouvé les sœurs sympathiques, simples, aimables et respectueuses, très disponibles. Pour elles, il n’y a pas une mission plus importante qu’une autre, leur ETRE et leur FAIRE nous ont impressionnées. C’est un bon témoignage, elles sont aimées et respectées par leur entourage.
Pour finir nous tenons à remercier notre Conseil de congrégation de 2006 qui avait planifié ce voyage, les deux conseils généraux de Chavagnes et de Niort qui ont encouragé sa concrétisation Merci à chacune des sœurs à Madagascar qui ont rendu notre séjour agréable. Notre merci va tout droit à la sœur Olga qui ne s’est pas ménagé, elle a cherché tous les moyens possibles pour nous rendre heureuses, pour que nous puissions découvrir le maximum possible et connaître davantage les sœurs de l’Immaculée de Niort.
Sr Thérèse SIGNONE, Régionale et Sr Sabine KENEMBENI
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