
Je suis ADIANA MOUSSELE Philomène, issue d’une famille modeste et chrétienne de neuf enfants ; je suis la troisième née et la troisième fille. De mes parents, j’ai reçu une éducation chrétienne et une bonne moralité. Cela m’a aidé à plus développer le respect pour chaque personne, le sens du travail bien fait, la mise en commun des biens, la crainte de Dieu, la prière… en bref beaucoup de valeurs.
Après mes études primaires, je n’ai pas pu continuer au secondaire faute de moyen financier. Ce qui m’a valu un chômage de plus de six ans. Souvent, je disais à mes parents que je n’avais aucune envie de me mettre avec un homme tant que je n’avais pas reçu mon autonomie surtout financière.
Un jour avec l’accord de mes parents, je décide de me joindre à un groupe de jeunes filles qui allaient chez les sœurs UDJ à Champagnat à Ombessa où allaient déjà mes deux sœurs aînées, afin d’apprendre à être une bonne ménagère.

Au bout de quelques mois, les sœurs décident de nous rendre visite en famille. Quelle joie pour nous de les accueillir ! Après cette visite, elles me proposent de poursuivre mes études dans un collège privé catholique d’enseignement technique à Bafia. J’avais 20 ans. Alors j’ai dit : enfin mon rêve se réalise, je vais étudier, devenir une grande dame, aider ma famille à sortir de la misère, me marier, fonder une famille heureuse, faire de beaux enfants …
Après ma réussite pour la 2e année, mon papa décède juste après la rentrée scolaire. Quel choc, quel échec, quelle déception ! La vie pour moi n’avait plus aucun sens. Mais des personnes m’ont aidée à traverser ce moment difficile, cette grande épreuve.
Entre temps, j’approchais les sœurs ; leur façon de vivre me bousculait, m’émerveillait, m’interrogeait. Ce qui m’a fait changer mes multiples ambitions en une seule : devenir religieuse comme elles, même si je ne savais et ne comprenais pas grand chose. Et pour moi, devenir religieuse, c’était une manière d’offrir au Seigneur un grand cadeau pour les bienfaits reçus de lui, la meilleure et l’unique façon de lui dire merci.
C’est ainsi que je commence à aspirer chez les sœurs UDJ. Une chose bouleversante pour moi et un scandale pour ma famille, mes amis (e). Alors, je me mets en route pour une aventure inconnue. Après la réussite à mon CAP IH (Certificat d’aptitude professionnelle en industrie d’habillement), le désir était tellement fort que je n’arrivais pas à résister, à me contenir.
Sans plus tarder, je fais ma demande pour entrer chez les soeurs UDJ et elle fut acceptée.
En 2006, je commence l’étape du postulat à Bafia et je vais la seconde année à Ngaoundéré.

Au bout de deux ans, je suis admise pour le noviciat à Nagaoundéré. Là, je découvre Dieu comme l’eau c’est-à-dire : mon tout, le vainqueur et puis la vie spirituelle comme un chemin rétréci qui s’ouvre, s’élargit à mesure qu’on avance ; un chemin qu’on ne finit pas tant qu’on vit. Je découvre que Dieu n’est qu’amour, il quitte sa condition divine, se fait petit, pauvre, se fait proche de ses créatures, souffre la passion, meurt sur la croix par amour pour moi, pour nous, avec générosité et gratuité sans borne. Un amour qui dépasse mon imagination, mon intelligence. Un amour qui n’est que douceur, miséricorde, simplicité, patience, humilité, bonté… je découvre que je suis aimée de Dieu plus que tout amour humain, il m’aime au-delà de tout.
Après cette étape, je suis admise pour les vœux temporaires, c’était en 2010. Alors, je prononce mes premiers vœux le 21 Août 2010, un jour inoubliable pour moi où j’étais convaincue de la bonté infinie du Seigneur. Ce jour là, je parlais au Seigneur à travers la formule des vœux, avec détermination, confiance, conviction.
A Ngaoundéré, un nouvel élan pour les sœurs et les Fraternités

Après cela, j’ai été envoyée dans la communauté d’Ouzal à l’Extrême-Nord du Cameroun pour ma première mission. Quelle joie pour moi de me sentir utile dans la vigne du Père ! J’ai passé deux ans avec mes sœurs en communauté, au milieu du peuple Mafa et avec les tout petits à la garderie de la paroisse. Une belle expérience mais aussi avec quelques difficultés parce que la vie n’est pas que rose. Elle est parfois tachée de moments d’obscurité afin de croître dans tous les domaines de la vie. Durant ces deux années, le Seigneur n’a cessé de me redire : c’est moi qui t’ai choisie et établie afin que tu partes, tu portes des fruits et des fruits qui demeurent et moi, je suis avec toi…
Cette année, je suis envoyée à la communauté de Yaoundé pour une nouvelle expérience et je continue à rendre grâce à Dieu pour sa présence active et ses bienfaits dans ma vie et autour de moi ! Mon désir le plus profond c’est de ressembler à Jésus, être son amie et le servir.
Quatre Ursulines à Yaoundé, la capitale du Cameroun