Dans le mot d’accueil et la prière, les sœurs décédées depuis l’année passée ont été mentionnées par une photo de chacune, mais aussi les sœurs parties en mission dans un autre diocèse ainsi que les nouvelles venues. Sœur Hazel a lancé un ‘satisfecit’ général car le nombre d’arrivées est supérieur à celui des départs.
Après un compte rendu des activités et décisions pratiques pour la rencontre, Sr Teresita Kambeitz, conseillère générale de la congrégation de Sainte Ursule, a été invitée comme intervenante.
Sr Teresita nous a présenté la figure de Marie-Madeleine Marie-Madeleine est nommée 12 fois par les évangélistes. St Luc dit qu’elle a été libérée de 7 démons. 7 est un chiffre symbolique de ‘totalité’ dans la Bible. Les évangiles ont été écrit par des hommes et pour eux cette femme n’est pas dans leur plan. Elle ne correspond pas aux règles de conduite établies et cela les a mis mal à l’aise et les a questionnés.
En 2009 des recherches archéologiques ont permis de découvrir les ruines de Magdala. Parmi les découvertes, il y avait une tour pour sécher les poissons. Beaucoup en ont conclu que Marie de Madgdala était une personne importante dans cette ville. Très probablement, elle était veuve, et elle tenait ce commerce de séchage de poissons, négociant avec les pécheurs, commerçant avec les acheteurs etc. Par conséquent nous pouvons penser que c’était une femme compétente, intelligente, ayant de l’argent et un certain pouvoir (c’est-à-dire que pour les hommes, elle aurait tous les démons !)
Nous pouvons penser que les « démons » sont des faiblesses qui empêchent les personnes de se réaliser. Nous pouvons penser à : une sous-estime de soi, amertume, apathie, renfermement sur soi, paresse, dépression, désespoir. C’est une femme qui avait à traiter avec des hommes en dehors de leur schémas mentaux. Cela devait être source de nombreux conflits et être usant. Cela peut expliquer les « sept démons ».
La rencontre avec Jésus, son accueil, sa tendresse, lui ont redonnée une valorisation d’elle-même, à faire front à ceux qui la questionnaient. L’amour de Jésus l’a délivrée, l’a libérée. Les « sept démons » se sont transformés en « sept dons ». De la sous-estime de soi à la valorisation positive d’elle-même, de l’amertume à la paix profonde de l’âme, de l’apathie à la joyeuse créativité, du renfermement sur soi à la profonde gratitude, de la paresse à l’enthousiasme de la vie, de la dépression à la possibilité d’aimer et d’être aimé, de la désespoir à la joie de l’espérance.
Marie-Madeleine est nommée dans les femmes qui faisaient partie du groupe de ceux « qui suivaient et qui l’assistaient de leurs biens » (Lc 8,1-3). Son courage est incontestable, puisque le matin du Shabbat, « ‘alors qu’il fait encore noir », elle se rend au tombeau du crucifié (particulièrement rejeté et déprécié), en dehors de toute prudence et du sens commun que cela peut être dangereux. Son amour était plus fort que la peur. Notre foi est fondée sur la résurrection, elle en fut la première témoin et nous pouvons donc la considérer comme la fondatrice du Christianisme. Dans les cinq premiers siècles de la chrétienté, elle a reçu le titre de « apôtre des apôtres » et « édificatrice de l’Eglise ». Dans l’iconographie, elle apparaît à part égale avec Pierre.
Quand elle était au dehors du tombeau, Jésus dit à Marie Madeleine,« ne me touche pas » (Jn 20, 17). La traduction plus exacte est « ne me retiens pas » : ne me retiens pas dans ma condition terrestre, parce que je suis déjà dans une autre dimension. Marie-Madeleine ne pourra pas dire plus que « j’ai vu le Seigneur ». Une nouvelle dimension s’est ouverte et Marie de Magdala en est la première témoin. Sr Teresita a conclu son intervention par la question : « qui est Marie-Madeleine aujourd’hui ? » La réponse : « Chacune de nous ! »
Que Marie-Madeleine nous aide à être courageuses, à aimer de toutes nos forces et à être témoins de l’amour infini de Dieu.