Le P. Louis DEVAUX, fmi, est né en Algérie. Missionnaire au Togo, actuellement en congé en France , il a eu la joie de participer à une assemblée de l’ASEKA.
Jeudi 17 septembre. Le petit parking de Ste Marie se “remplit” de voitures « étrangères ». Pensez donc ! Habituellement, il n’y a que cinq ou six voitures, immatriculées “85”. Et cet après-midi, il y a des “ 92”, des “13”, des “31”, des “33”, des “34”, des “56”, des “83”. Et avec ça, notre veille maison de Ste-Marie se réveille, étonnée. On s’interpelle, on s’embrasse, on parle haut, mais pas avec l’accent vendéen. Les visiteurs sont des Pieds-Noirs qui se retrouvent, ils ont de la « tchatche »… comme il se doit. Ils ont bien gardé leur accent même si chez l’un ou l’autre on entend par derrière « l’a-cent » du Midi.
A.S.E.K.A. ?
Chaque année ce groupe se retrouve en Assemblée Générale des Anciens de Saint-Eugène et de KoubA (ASEKA). Saint-Eugène et Kouba sont les deux villes où il y avait le petit séminaire et le grand séminaire du diocèse d’Alger. De 1952 à 1964, les Fils de Marie Immaculée ont assuré la direction et l’animation du petit séminaire de Saint-Eugène. Cette année, l’association a choisi de venir à Chavagnes pour tenir son assemblée à Ste Marie et permettre ainsi une rencontre entre anciens élèves et anciens professeurs. Les Pères Roger Dubois, Eugène Brethomé et Jean-Yves Izacard sont dans la maison. Le Père Henri Briand est venu de Paris.
Nous sommes donc 26 à retrouver nos anciens maîtres et à nous retrouver entre nous anciens élèves. Certains du groupe ont l’occasion de se voir tous les ans lors de l’assemblée générale. Cependant à chaque fois ce sont des retrouvailles après plusieurs années de dispersion parce qu’il y en toujours qui viennent pour la première fois. Il y a aussi ceux qui font connaissance parce que les participants sont de différentes promotions. En ce qui me concerne, c’était la première fois que je participais à une assemblée. Cette
rencontre ma ramené à prés de 50 ans en arrière. J’avais quitté le petit séminaire en 1960 pour entrer au noviciat des FMI. Il y a 25 ans, j’avais eu la joie de rencontrer un membre du groupe, Marc Garcia. C’était à Dapaong (Togo). Marc était alors en poste à l’ambassade de France à Cotonou et il est monté jusque chez nous. Nous avions passé un beau noël.
Hier et aujourd’hui
Le premier soir, nous avons pris le temps de nous resituer les uns par rapport aux autres, nous rappeler notre date de rentrée en 6e ou en 7e, nous rappeler notre lieu d’origine. Chacun a pu dire aussi où il habite aujourd’hui, ce qu’il fait ou a fait, chacun a pu aussi présenter sa famille. Dans le groupe nous étions deux prêtres, l’un est religieux salésien et moi qui suis FMI. Pour nous ressouder, notre Président, Hervé Cortès nous a projeté quelques montages-photos. Des photos se rapportaient aux « temps anciens », d’autres étaient plus actuelles.
Partage
Après un temps de prière ensemble à l’oratoire de la communauté, la communauté FMI nous a accueillis dans sa salle à manger pour partager le repas, précédé d’un joyeux apéritif. Ainsi les Pères et leurs hôtes ont pu faire connaissance. Aussitôt le repas, nous nous sommes retrouvés pour finir les présentations. A la demande du Président, j’ai partagé quelque chose de mon expérience missionnaire au Togo, ce petit pays de l’Afrique de l’Ouest.
La matinée du vendredi 18 septembre a été consacrée aux informations et nouvelles et s’est achevée par la célébration de l’Eucharistie, présidée par Vincent-Paul, religieux salésien. L’après-midi fut consacrée à la découverte de Chavagnes et de ses environs.
Heureux souvenirs
J’ai vécu ces deux jours passés ensemble dans le sens où je vis la mission comme un temps de fraternité et de rencontre. Pas de nostalgie. Je ne regrette pas l’époque du petit séminaire, ce fut un temps de formation et d’enrichissement. J’ai admiré comment chacun en avait tiré profit et a fait son chemin. Ce temps de notre jeunesse a développé en nous le sens de la fraternité. Nous nous sommes sentis proches les uns des autres parce que nous avions vécu ensemble bien plus que des cours de latin, de grec ou maths.
Ces journées ont été pour moi comme « un pèlerinage aux sources ». Á travers films et photos, j’ai retrouvé l’Église d’Alger, l’Église de mon baptême, celle qui m’a fait naître à la vie divine. Certes, « ma » paroisse a disparu. C’est dans cette Église que j’ai reçu la foi, que j’ai entendu l’appel à la vie consacrée, à la Mission, au sacerdoce. Et aujourd’hui, je considère qu’en étant missionnaire au-delà du Sahara, je suis témoin de la vitalité de l’Église d’Alger qui a été si éprouvée au cours de ces 50 dernières années : d’abord à l’indépendance de l’Algérie, elle a vu ses fils traverser la Méditerranée ; ensuite, un peu plus tard, pendant les années 90, elle a pleuré plusieurs de ses fils qui ont été assassinés.
P. Louis DEVAUX, fmi.