

Le week-end s’annonce dense. Comme je fais partie de l’équipe d’animation, je suis arrivée le vendredi soir, avec la joie dans le cœur : "ça y est, je suis à Chavagnes ! » et déjà nous commençons la mise en place des éléments du week-end dans la grande salle. Un dernier coup d’œil au déroulé du week-end avec les ultimes modifications. Nous y mettons le plus grand soin et allons nous coucher car il nous faut être en forme demain !
Sitôt le petit déjeuner avalé, et les dents brossées, je redescends pour les dernières préparations avant l’arrivée des inscrits. Mais déjà la porte s’ouvre avant l’heure : « déjà ! Mais non, nous ne sommes pas tout à fait prêts ! ». Et en plus, il nous manque une personne de l’équipe dont la voiture est tombée en panne… Tout se précipite et se bouscule ! Mais ça y est, le week-end peut commencer. Chacun reçoit une étiquette à son nom avec un numéro dessus.
La relecture des régions est créative : une interview, des diaporamas et même un slam (dont on trouvera les paroles dans le livret du week-end) !

Après la joie et les émotions de ce lancement du week-end, et après avoir nourri nos corps, nous démarrons la thématique du week-end : la collaboration comme conduite. Nous entrons tranquillement dans le thème avec la chanson de Grégoire : « Soleil », dont les paroles sont diffusées après avoir entendu une première fois la chanson. Et déjà la parole se dénoue, certains osent dire ce qu’ils retiennent comme paroles.
Puis vient le temps des témoignages,


D’abord celui de Sœur Jeannine Raketamanana, UdJ, sur l’intergénérationnel : comment vivre la collaboration selon notre âge et celui des personnes avec qui l’on vit, communique… Le temps ne se vit pas de la même manière selon que l’on est dans la vie active ou non. Et il y a transmission des savoirs, savoir-vivre et savoir-être. Et il y a l’apprivoisement avec nos anciens. S’il y a volonté des deux côtés, alors on peut cheminer vers quelque chose de collaboratif, de structurant et de constructif.
Arrive le témoignage de Daniel Ambry, Délégué épiscopal pour les relations avec les musulmans à Bordeaux. Et là, nous abordons l’interreligieux. Favoriser les rencontres pour mieux se connaître, non pas pour convertir mais pour bâtir des ponts.
Enfin, le Père Heinz Escorche, supérieur général des FMI, nous livre son témoignage sur l’interculturalité, un projet merveilleux qui donne des fruits tels que le « tenir compte de l’autre », ne pas s’imposer à l’autre mais définir des étapes pour que le processus se fasse.

Après une petite pause bien méritée, il est temps d’entendre et d’écouter l’enseignement du Père Louis Devaux, FMI, qui nous explique que Jésus est venu pour tout le monde et que cela est écrit dès l’Ancien Testament.

Il s’agit du projet, du dessein de Dieu qui veut cette ouverture au monde, aux étrangers, dès l’exil du peuple d’Israël. Et même avant : avec la résurrection d’un clan, celui d’Abraham, qui donnera naissance à une immense famille. Tous les peuples sont des enfants de Dieu !
Arrive le Christ qui entre dans ce mouvement d’ouverture sans bruit, sans proclamation, avec par exemple la parabole du filet : le filet, c’est la parole de Dieu, et la mer, c’est le monde. Et enfin l’Église met en œuvre l’enseignement du Christ : les apôtres vont prendre l’initiative d’annoncer la parole à des non-juifs.
Le Père Louis-Marie Baudouin admirait l’unité de l’Église qui est envoyée pour tous les peuples ; Dieu qui rassemble l’humanité pour que nous devenions le corps du Christ et pas seulement pour être les uns à côté des autres.
Un temps personnel nous est donné, et avec une petite pièce de puzzle et deux textes d’Évangile qui illustrent tout cela. A nous de commencer à remplir avec mots et/ou dessin ce petit bout de puzzle bien mystérieux. Nous allons ensuite nous retrouver en petits groupes, via notre petit numéro sur l’étiquette, pour partager sur la collaboration avec tout ce que nous avons écouté et selon la méthode ESDAC que nous avions déjà vue lors d’un précédent grain de moutarde. Et là, notre petit morceau de puzzle s’emboîte avec les autres morceaux des personnes du groupe !

Vient le moment de la célébration de l’Incarnation, autrement appelé Exercice de l’Incarnation. Et là, comme par magie, notre puzzle s’emboîte avec les puzzles des autres groupes pour former un plus grand puzzle de tous nos mots et dessins ! Cette célébration clôture notre journée de formation spirituelle, journée que je n’ai pas vu passer !
La journée s’achève déjà, elle a été bien dense ! Il est temps d’aller manger un peu de nourriture terrestre, après toute cette nourriture spirituelle.
Le lendemain commence avec les Laudes, trop tôt nous diront certaines, oui, même pour nous ! Mais c’est un moment que j’apprécie particulièrement car elle nous met en éveil avec calme et dans la prière.

Puis vient l’enseignement par le groupe « Recherche » sur la volonté de construire ensemble du Père Louis-Marie Baudouin et de la Mère Saint Benoit, ensemble avec leurs différences. Ensemble, ils vont oser. Ensemble, ils vont avancer. Ensemble, ils vont collaborer. Malgré les difficultés. Avec fidélité. Avec audace. Avec obéissance. Mais pas sans discernement.
En petits groupes, nous allons réfléchir sur le « avec quoi je repars ? » et déjà il est temps de nous rendre à la messe, à l’église de la paroisse, ensemble avec les paroissiens. Et c’est ensemble que les laïques associées renouvellent leur engagement au côté de Sœur Marie-Jeannette, à la fin de la messe. Quel magnifique moment !


Après un déjeuner bien mérité, et avant le départ de chacun, nous nous retrouvons une dernière fois en grand groupe pour partager sur ce que nous avons vécu. Nous recevons une pièce du puzzle et repartons avec : « nous ne sommes pas la même personne que quand nous sommes arrivés ».
Et je repars avec la phrase : « Seul, on va vite, mais ensemble, on va loin »
Marie-Christine, Grain de Moutarde Bordeaux