La riche expérience de Cecilia au Sacré-Cœur

En cette année 2013, Sr Cecilia Rogel a passé deux mois au service des résidents de la maison du Sacré-Cœur. Avant de repartir pour le Chili, voici ce qu’elle écrit.

« Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit.
Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter les montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, je ne suis plus qu’airain qui sonne ou cymbale qui retentit. Quand j’aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j’aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter les montagnes, si je n’ai pas la charité, je ne suis rien. » 1 Cor 13, 1ss

Je choisis ce texte de Paul aux Corinthiens pour exprimer et signifier ce qu’a été ce temps de partage de vie avec la communauté du Sacré-Cœur, vraiment une " grande communauté ", où se perçoit de toute part que, ce qui meut cette communauté de l’intérieur, c’est une « éminente charité », comme le Père Baudouin nous demandait de vivre.

Je dois reconnaître que je suis arrivée avec beaucoup de crainte, car je ne connaissais pratiquement rien de la communauté ; je n’avais et n’ai ni les connaissances, ni la préparation nécessaire pour prendre soin ou accompagner des personnes âgées ; je ne possède pas très bien la langue française… Je dirais que j’avais plus de choses contraires qu’en faveur pour pouvoir venir et être avec les sœurs.

Les deux premières semaines j’ai fortement senti toutes mes limites, je me sentais impuissante, il me semblait que je ne faisais rien qui puisse servir les sœurs. Cependant ce furent les sœurs et résidentes elles-mêmes, celles que j’accompagnais chaque jour à sortir un peu de la maison ou que j’allais visiter dans leur chambre, qui me firent comprendre que ces petits services, qui me paraissaient insignifiants, étaient pour elles importants.

C’est ainsi que j’ai découvert que toute la communauté du Sacré-Cœur se construit chaque jour à partir de petits gestes : un salut, un sourire, une parole d’encouragement, une caresse, un silence qui respecte et accueille la réalité parfois souffrante …etc… Sans aucun doute je peux dire que, dans cette communauté, se vit profondément chaque jour un « esprit caché » où, dans la simplicité des choses, on découvre et perçoit le visage de Dieu proche et toujours présent.

Cecilia s’active au cours de l’atelier du pain.

J’ai découvert que, malgré la maladie ou l’âge des sœurs et résidents, le Sacré-Cœur est un « lieu de vie intense »  : la maison, le personnel, les sœurs, tout est organisé et préparé pour offrir chaque jour diverses activités qui permettent d’entretenir une ambiance communautaire, participative, où tous ceux qui font partie de la communauté se sentent cheminer avec d’autres. Je dois dire que j’ai joui de la kermesse, de l’atelier du pain, des réunions communautaires, des classes d’art et de religion, des temps de prière, des diverses célébrations à l’occasion d’un anniversaire ou d’une fête… véritables moments pour célébrer la vie et faire croître la fraternité.

Sr Marcelle toute rayonnante au jour de ses 100ans.

J’ai également eu la chance de célébrer les 100 ans de notre sœur Marcelle Léard ; quel événement ! quelle belle fête ! quelle action de grâce ! Cette fête m’a fait prendre conscience et rendre grâce une fois de plus pour la vie et la mission de tant de sœurs qui ont construit, au long de notre histoire, la congrégation. Je remercie toutes celles qui, dans les dialogues de chaque jour, m’ont répété combien elles ont été heureuses et le sont encore comme Ursulines de Jésus ; ce fut pour moi un témoignage très important, surtout quand me l’exprimaient des sœurs qui comptaient 60 ou 70 ans de vie religieuse.

Je sens que la vie au Sacré-Cœur se reçoit, est action de grâce et offrande, elle est adoration permanente… c’est « l’esprit de nazaréennes » qui se traduit par le dévouement, la mission jusqu’à la fin de la vie ; malgré la maladie ou l’âge, chaque sœur est toujours disponible et attentive à rendre service, visiter les autres sœurs ou résidents qui ne peuvent quitter leur chambre… c’est véritablement un authentique témoignage de ce que doit être notre vie missionnaire, non seulement au-dehors, mais et surtout à l’intérieur de la maison.

Merci à toute la communauté du Sacré-Cœur pour son accueil chaleureux et aimable, pour avoir partagé et m’avoir enseigné la sagesse de la vie, pour son témoignage de don et de fidélité dans la suite de Jésus Verbe Incarné. Et merci surtout de m’avoir rappelé que, ce qui est vraiment grand et important, c’est l’amour que nous mettons dans tout ce que nous faisons ou vivons, si petit que ce soit. C’est cela faire vivre le Projet de Dieu au milieu du monde : l’aimer Lui par-dessus tout et aimer le frère et la sœur comme nous-mêmes.

MERCI À TOUTES ET TOUS !

Cecilia ROGEL
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