Ce lundi 20 décembre, à Bordeaux, la salle de l’église de la Trinité du Grand Parc se remplit vite. Aux murs sont suspendus des photos accompagnées de quelques phrases tirées du livre « Les invisibles ». Pour le présenter, sont venus le photographe, Joël Peyrou et le secrétaire général de l’équipe des Prêtres Ouvriers, Antoine Brethomé FMI.
Les questions posées par Antoine au photographe l’amènent à dévoiler les raisons qui l’ont poussé à ce voyage avec des hommes ordinaires, comme les autres mais pas tout à fait. Avec ses parents, en recherche, il est passé, enfant dans bien des monastères mais est resté marqué par une soirée avec une équipe de prêtres ouvriers de Lyon : c’était sobre, simple, austère. Quelques années plus tard, à la fête de l’Huma, la présence de prêtres ouvriers réveille ce souvenir. Il y a encore des PO. Vite ! Il faut faire quelque chose ! Et c’est ainsi, que, Joël a cherché à faire ressortir la singularité de ces hommes, pendant cinq ans de rencontres, complicité, silence, partage de l’amour de l’homme. Ce voyage a rendu ma vision de la vie infiniment plus positive : la vie est quelque chose de beau.
L’idée du livre s’est imposée peu à peu avec des gens qui voyaient les photos. Restait à trouver un écrivain assez intéressé par la spiritualité sans être chrétien. Gérard Mordillat a accepté spontanément … et c’est ainsi que le projet s’est concrétisé.
Les invisibles, ce ne sont pas seulement les Prêtres ouvriers, mais les Ouvriers eux-mêmes comme le souligne Antoine Brethomé dans l’article de la revue diocésaine L’Aquitaine : Depuis plusieurs semaines des travaux de rénovation ont lieu dans la station de métro Nation et pourtant des milliers de personnes qui y passent chaque jour n’ont jamais vu le visage de ces travailleurs de la nuit ? N’est-ce pas le lot commun de beaucoup de travailleurs, d’être oubliés, ignorés, « invisibles » et de n’entendre parler d’eux qu’au moment des conflits, licenciements, menaces…
Ni Antoine, ni Joël ne sont venus faire une conférence : très vite, ils passent la parole à la salle et très vite la parole circule. Pour évoquer l’origine des Prêtres-Ouvriers en 1941 avec le cardinal Suhard. Pour redire ce qui est au cœur de leur engagement : travailler, lutter pour la justice, faire Eglise. Des situations concrètes sont évoquées qui mettent en évidence leur présence au côté des plus petits mais aussi leur engagement dans les « relations longues » …
Des questions sont posées sur la présence aujourd’hui des prêtres dans le monde ouvrier, sur la différence entre prêtre ouvrier et prêtre au travail, sur la présence aussi des diacres au travail… Dans un monde et une Eglise en évolution, ils sont impliqués dans divers lieux sociaux… Tout cela soulève un débat animé certes mais plein de l’expérience vécue au quotidien et de l’amour en actes que cette mission suppose…
Une petite lumière s’est allumée qui permet « aux invisibles » de l’être un peu moins en fin de soirée…
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