I. La fin d’une période : des institutions se ferment peu à peu
Les petits séminaires en France et en Afrique du Nord
L’éducation des jeunes dans les petits séminaires et le juvénat Ste Marie était jusqu’alors une partie importante de la mission des FMI et mobilisait un bon nombre d’entre eux. Dans un contexte général d’une société en mutation et de plus en plus sécularisée, marquée en particulier en France par la laïcité, les petits séminaires et juvénats qui avaient pour but d’accueillir des jeunes pour devenir prêtres ou religieux, fermaient de plus en plus leurs portes, faute de candidats. A la suite des Indépendances (Tunisie et Maroc en 1956 et Algérie en 1962), les petits séminaires de La Marsa (Tunisie), Rabat (Maroc) et Alger furent fermés, La Marsa en 1953, Alger en 1963 et Rabat en 1968. Les FMI quittèrent l’Afrique du Nord. En Afrique subsaharienne cependant des demandent parviennent à la Congrégation. Les Pères, alors disponibles, partent prendre la responsabilité de trois séminaires. Ils arrivent en 1968 à Bafia au Cameroun, pour fonder un petit séminaire, à Dapango au nord-Togo, pour fonder un séminaire d’aînés, et un peu plus tard à Nouna au Burkina pour prendre la responsabilité d’un autre séminaire d’aînés.
voir quatrième période de l’histoire FMI : séminaires en Afrique
Le juvénat Ste Marie
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Le juvénat Sainte Marie pouvait accueillir environ une centaine de jeunes. Chaque année, une douzaine de jeunes se présentaient pour les « Pères de Chavagnes ».
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Le petit séminaire de Chavagnes, à côté, accueillait aussi de nombreux jeunes pour le diocèse de Luçon. Les deux "séminaires" par manque d’effectifs, avaient peu à peu changé d’orientation et dès 1964, ils étaient désormais officiellement réunis sous l’appellation « collège Ste Marie de Chavagnes ».
Le scholasticat à Saint Sauveur
Cette maison, la première de la congrégation, avait été construite en 1850, pour rassembler les missionnaires diocésains. Depuis 1921, elle avait accueilli de nombreux jeunes FMI pour une formation religieuse, noviciat et scholasticat.
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En 1968, leur nombre avait diminué, la maison Saint Sauveur accueillit alors des novices et des étudiants en philosophie de la Fédération Notre Dame tandis que les étudiants FMI en théologie étaient désormais à Bordeaux et participaient à la vie du grand séminaire avec d’autres théologiens venant de plusieurs diocèses.
La fin des « missions diocésaines » Les missions diocésaines faisaient partie du premier projet missionnaire du Père Baudouin. Que prétendrons-nous ? écrivait-il à Mme St Benoît en janvier 1802 : réunir un nombre de prêtres zélés et pieux sous l’observance de la règle du Verbe Incarné, … réunis dans une maison, ils iraient missionner dans les campagnes et (dans les) villes… et un nombre de pieuses filles sous la même règle adaptée à leur sexe et à leurs fonctions, qui les seconderaient dans l’éducation et l’instruction des filles et femmes, et dans le soin des malades ; voilà le but.
La maison St Sauveur de Mouilleron-en-Pareds, avant de devenir maison de formation pour les FMI, fut la première base de missionnaires diocésains. Pendant de nombreuses années les missionnaires diocésains FMI parcoururent les routes des paroisses de l’Ouest pour différentes « missions » et prédications…
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En 1968, les cinq FMI au service des missions diocésaines, à la communauté de Melay, s’interrogeaient sur leur avenir. Ces « missions de l’intérieur » étaient profondément remises en question et, partout en France, beaucoup d’équipes de missionnaires avaient complètement disparu. Parmi les cinq FMI de Meslay : les deux aînés pensaient qu’ils pouvaient encore rendre un authentique service à la pastorale diocésaine mais les trois plus jeunes demandèrent une autre orientation apostolique.
Ce fut la fin des équipes missionnaires diocésaines de la Congrégation en France
II. Un retour aux sources : le chapitre spécial de 1968-1970
Dans le sillage de Vatican II, il s’agissait pour les FMI, comme pour beaucoup d’autres congrégations, d’une sorte d’Etats généraux, avec les représentants de tous les chantiers apostoliques des FMI, depuis les communautés de France jusqu’aux missions lointaines des Antilles, du Venezuela, du Canada. Il n’était pas question de fonder une nouvelle congrégation mais de revenir puiser aux sources de notre charisme pour mieux nous ouvrir à l‘avenir, dans un monde en mutation, de garder notre identité originale et nous ouvrir aux appels et aux besoins des nouvelles générations. Ce fut l’occasion pour beaucoup de FMI, pendant plusieurs années, d’un retour aux sources pour une meilleure connaissance sur la vie du P. Baudouin : la révolution, l’exil, le temps de « la cachette » aux Sables d’Olonne, son expérience missionnaire et ses responsabilités d’éducateur de jeunes en vue du sacerdoce et d’accompagnateur spirituel. Mais surtout ce retour aux sources nous faisait redécouvrir le P. Baudouin comme guide spirituel nous introduisant au Mystère de l’Incarnation comme école de vie et de prière.
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Après plusieurs essais, de nouvelles constitutions pour notre famille religieuse furent approuvées par les autorités romaines en 1986.
Des perspectives nouvelles s’ouvrent pour les FMI.