La relance de la Congrégation.
Mgr Paillou, évêque de la Rochelle, avait supprimé en 1818 la petite Société de prêtres religieux fondée par le P. Baudouin.
Quelques professeurs du Séminaire avaient demandé au P. Baudouin, alors en retraite à Chavagnes à partir de 1828, après la mort de la Mère St Benoît, de relancer la petite société commencée en 1804.
Après sa mort, le 11 février 1835, le P. Baizé, préfet des études au Séminaire et ami du P. Baudouin, semblait tout indiqué pour relancer la petite société dans l’esprit du P. Baudouin.
A la suite d’un long discernement et de recherches, après une retraite de 30 jours durant les vacances de 1841, un chapitre d’élection eut lieu. Le P. Baizé fut élu supérieur général et 9 prêtres et un diacre prononcèrent leurs premiers vœux le 21 septembre 1841 en présence de Mgr Soyer, évêque de Luçon. Cinq autres membres étaient admis pour commencer un noviciat.
Les premiers religieux reçurent au début le nom de « Prêtres Oblats » et trois ans plus tard ils reprirent le titre de « Société des Enfants de Marie, nom que le P. Baudouin avait donné à la petite société.
Le 22 juillet 1857, la congrégation devenait de droit pontifical sous le nom de « Enfants de Marie » dont le but était « les missions et l’éducation de la jeunesse, surtout dans les petits séminaires ».
1839 : Mouilleron en Pareds.
Le presbytère devient une résidence de missionnaires et en 1844 il est érigé en maison du noviciat puis en maison mère pour la congrégation naissante.
En 1850, la maison de St Sauveur est achevée et devient Maison Mère et maison du noviciat jusqu’à ce que celui-ci soit transféré à Chavagnes en 1861.
1845 : Niort : Le P. Morin, membre de la Société des Enfants de Marie, venant un jour de St Jean d’Angély, veut se rendre à La Rochelle mais il se trompe de voiture et arrive à Niort. Il est accueilli par le P. Serre, aumônier et fondateur des Filles du Saint Cœur de Marie. Le P. Serre, intéressé par la nouvelle société, souhaite une fondation à Niort et en fait la demande au P. Baizé qui refuse, car les membres sont encore trop peu nombreux. Le P. Serre insiste et au carême 1845 les PP. Coumailleau et Pécot arrivent à Niort. Le P. Pécot, quelques années plus tard, sera le fondateur des Sœurs de l’Immaculée.
1860 : Chavagnes. La Maison Ste Marie est construite pour être maison du noviciat. Elle abritera le noviciat de 1861 jusqu’au moment des expulsions en 1903. Elle deviendra juvénat pour la formation des jeunes à partir de 1920.
1861 : St Maixent de Beugné. Une résidence de missionnaires dans les Deux-Sèvres (diocèse de Poitiers).
1867 : Saumur. Une résidence au service du pèlerinage Notre Dame des Ardillers, en Anjou.
1876 : St Jean d’Angély. Fondation à la demande de Mgr Léon Thomas qui fait part de son désir que « les Enfants de Marie installent une maison à St Jean d’Angély pour les missions, le service des paroisses et l’aumônerie des religieuses ».
1889 : la Roche sur Yon. Il y a d’abord un « pied à terre » pour que « nos pères missionnaires, obligés de passer fréquemment par La Roche pour leur ministère, puissent avoir au moins un pied à terre pour attendre en paix les horaires de départ des chemins de fer ». Le « pied à terre » devient bientôt résidence de missionnaires puis paroisse de l’Immaculée.
1891 : Limoux (diocèse de Carcassonne) : prise charge du collège-petit séminaire St Louis.
L’abbé Destren, archiprêtre de Limoux, prend contact avec la congrégation en juin 1891 « au nom de Monseigneur Billaud », évêque de Carcassonne. Il propose au P. Trottin l’école Saint Louis, située à Limoux. Dès 1891, il y eut neuf membres de la congrégation au service du collège de Limoux. Le règlement du collège de Limoux indique assez clairement qu’il s’agit dans les faits d’un petit séminaire.
1892 : Castel Nègre, près de Limoux : Fondation d’un juvénat. Une veuve, Madame Meunier, vendit sa maison, dite « Castel-nègre », aux pères E.M.I. en 1892. Cette propriété se situait dans la commune d’Alet, tout près de Limoux. A partir de 1894, quelques pères vinrent rejoindre les frères coadjuteurs présents depuis 1892 et commencèrent à enseigner le latin à de jeunes
enfants qui se destinaient à entrer plus tard dans la congrégation. Ainsi les E.M.I. , entre 1891 et 1903, furent beaucoup investis dans le diocèse de Carcassonne : direction d’un collège, gestion d’une exploitation agricole rentable et fondation d’un « juvénat » à Castel nègre pour améliorer le recrutement de la Société.
Mais en 1900, les élèves furent renvoyés de l’établissement. Ils furent parmi « les premières victimes de la persécution au début du siècle ».