Sa famille Elle naît à Luçon le 4 novembre 1755, son père est notaire et procureur fiscal du Chapitre des chanoines. Sa mère meurt en 1768 et son père en 1772. Charlotte Gabrielle va demeurer chez sa sœur à Talmont.
Religieuse chez les sœurs Hospitalières de La Rochelle
Elle s’ennuie et décide d’aller vivre à La Rochelle, chez les sœurs Hospitalières. Elle prend l’habit en 1777 et prononce ses vœux le 17 novembre 1778 ; elle s’appelle désormais Sœur Charlotte de Saint-Benoît. Les sœurs Hospitalières soignent les malades de l’hôpital mais tiennent aussi un pensionnat de jeunes filles, apprenant à lire aux plus petites et enseignant les travaux manuels. Ce sera l’emploi de Sœur St Benoît pendant 5 ans.
Mais la tourmente révolutionnaire va changer le cours de sa vie. En janvier 1793, les sœurs sont chassées de leur couvent. Charlotte Gabrielle loue une maison en ville et vit avec deux ou trois sœurs. Un jour, elle est reconnue par un marin mandaté par sa sœur des Sables d’Olonne qui la prend à bord et l’emmène aux Sables.
Sa rencontre avec le Père Baudouin.
En 1797, elle apprend que des prêtres sont rentrés d’exil et assurent, en secret, le service des sacrements. La cachette de la rue du Palais devient le lieu où elle vient se ressourcer. Elle accueille comme une interpellation personnelle les solutions d’avenir que le Père Baudouin entrevoit. « Il faudrait, disait-il, commencer le grand ouvrage du relèvement de la France par l’éducation de la jeunesse. Les femmes pourraient beaucoup dans cette grande œuvre ».
Quelques habituées de la cachette sont prêtes à se lancer dans l’aventure. Alors qu’il vient d’être nommé curé de Chavagnes-en-Paillers, Louis-Marie Baudouin les appelle pour ouvrir une école.
Une école et un pensionnat à Chavagnes
Le 2 juillet 1802, Mère St Benoît arrive à Chavagnes avec 5 compagnes. Une masure incendiée pendant la révolution sera le seul lieu qui peut les abriter, elle sert d’habitation et d’école. Les élèves arrivent. Des jeunes filles souhaitent partager la vie de ces femmes consacrées à l’éducation des enfants et au soin des malades.
Supérieure d’une nouvelle congrégation
Avec Mère St Benoît, le Père Baudouin fonde une congrégation de religieuses, les Filles du Verbe Incarné, dites aujourd’hui Ursulines de Jésus ; il en sera jusqu’à sa mort le supérieur ecclésiastique et le guide spirituel. Tout naturellement, Mère St Benoît se trouve à la tête de la congrégation naissante. Il est bientôt possible de répondre aux appels des curés qui demandent des religieuses : des communautés sont fondées en Vendée et dans les départements voisins. Tout cela ne se fait pas sans difficultés.
En juillet 1828, âgée de 73 ans, fatiguée, elle meurt d’apoplexie foudroyante. Elle a gouverné la congrégation pendant 24 ans, laissant une société de 315 membres œuvrant dans 30 établissements.
« La vénérable Mère avait l’air grave, sérieux, mais lorsqu’elle parlait, elle illuminait son visage qui devenait très agréable. Ses yeux noirs un peu enfoncés brillaient d’intelligence et d’esprit… Sa voix sonore était très agréable, elle était née pour commander… Elle avait un merveilleux talent pour se faire aimer, surtout des enfants et des jeunes personnes… Son caractère était vif, ardent, ferme, généreux… »
Portrait de Mère St Benoît par Mère St Laurent |