Chaque deuxième mardi du mois, à 18 h, en mémoire du P. Baudouin, un groupe appelé « les Amis du P. Baudouin », comprenant des chrétiens de Chavagnes et des environs ainsi que des Sœurs UdJ et des Pères FMI, se retrouve près de son tombeau pour un temps de prière marqué par son souvenir et ses orientations spirituelles. A l’occasion de l’anniversaire de sa mort, le 12 février 1835, le souvenir des dernières années du P. Baudouin et de ses derniers instants a été évoqué lors de la rencontre du 10 février.
Le P. Baudouin avait donné sa démission de supérieur du Grand Séminaire de Luçon en 1825. Il était resté à Luçon, logeant chez son neveu, curé de Luçon jusqu’en 1829. Il est alors venu à Chavagnes à la demande de la Mère St Hilaire, Supérieure générale des Sœurs Ursulines.
Les dernières années
Elles furent difficiles, marquées par des souffrances physiques et spirituelles. Et il approchait de ses 70 ans, … en ce temps-là … Il avait gardé un peu de ministère auprès des religieuses : visites, instructions. Il accueillait aussi des prêtres pour les confessions ou des conseils spirituels.
Il aimait se retirer dans la solitude au fond d’un petit jardin ou aller près d’un rocher au bord de la Petite Maine. Il vivait dans une sorte de nuit spirituelle : peur de ne pas aller au ciel…
Mais au fond une grande confiance : Notre jour est à son couchant, la nuit arrivera bientôt, et après, le grand jour se lève pour ne plus finir. Je n’ai rien de plus que le bon larron et il est au paradis comme un innocent par la grâce de Jésus.
Les derniers mois
Ils sont marqués par de grandes souffrances physiques. Il écrit au P. Maréchal, vicaire général de La Rochelle : Quand viendra la fin de mon pèlerinage, Dieu seul le sait !… Lâchement je désirerais être rendu là pour ne plus souffrir… Et à la Mère St Laurent venue lui rendre visite : Ma fille, cet état de souffrances physiques ne peut s’exprimer. Il faut y passer pour s’en faire une idée, chaque articulation a sa souffrance propre.
Début novembre 1834
Trois mois avant sa mort il est frappé d’une première congestion. Quinze jours après, une deuxième dont il se remet difficilement. Amis et disciples viennent le voir. Le 2 février, Mgr Soyer, l’évêque de Luçon vient lui rendre visite.
Février 1835
Il exprime le désir de recevoir les derniers sacrements. La Supérieure générale, Mère Louis de Gonzague, quelques Sœurs, les professeurs du Séminaire, quelques élèves sont présents. Mère Louis de Gonzague, quelques jours après la mort du P. Baudouin, dans une lettre aux communautés rapporte quelques-unes de ses paroles à ce moment :
Mes enfants, je vous demande pardon des sujets de scandales que je vous ai donnés, dans mes paroles, dans mes actions, dans ma conduite… Oh ! oui, mes enfants, je vous ai donné de bien mauvais exemples par ma légèreté, mon manque d’attention et de respect dans la célébration des Saints Mystères et l’administration des sacrements. Mes enfants, je vous demande pardon des paroles mortifiantes que je vous ai dites tant de fois, de mes impatiences, de mon orgueil … j’ai bien commis des péchés dans ma vie, mais la Très Sainte Vierge m’obtiendra grâce. J’espère en la miséricorde du Seigneur » |
Oh ! Marie, je remets mes enfants entre vos mains, je vous les donne, ils sont à vous, ne les abandonnez jamais ! Oui, mes enfants, vous êtes à Marie, ne l’oubliez, vous appartenez à Marie … |
Le 11 février Un peu avant minuit, Mr Lucet, l’aumônier des Sœurs, lui apporte pour la dernière fois l’eucharistie. On entend le Père Baudouin murmurer les mots latins : “In manus tuas, Domine…” Entre tes mains, Seigneur, je remets mon esprit.
Le matin du 11
Il prononce encore quelques paroles : O mon Dieu, je sens que je vais mourir, j’accepte la mort de bon cœur… Il souffrit beaucoup dans la nuit du 11 au 12 février.
Au matin du 12, il murmura à l’oreille de Mr Lucet : Je vais bientôt abandonner ma tente. Puis son visage devint tout joyeux. Il chercha la main de Mr Lucet et la serra. Il demanda le crucifix, le baisa, le tint devant lui, le regarda avec une grande expression d’amour, puis il inclina la tête et rendit son dernier souffle.
Pendant quatre jours, la foule défila devant son corps et il fallait veiller pour qu’on n’essaie pas de se procurer des reliques. Les obsèques furent célébrées le 16 février en présence d’une soixantaine de prêtres et d’une grande foule.
Le 13 février Mgr Soyer écrivait une circulaire où il écrivait :
« Il vient de mourir, Mr le Curé, celui qui fit tant et de si grandes choses ! Sa vie a été le modèle des prêtres, sa mort a été celle des saints. »
D’après le P. M. MAUPILIER, Louis-Marie BAUDOUIN et ses disciples, p. 217 et suivantes.