Le premier anniversaire de l’accueil d’une famille de réfugiés syriens

à la paroisse St Jean l’Evangéliste d’Edmonton

Le hall de l’Eglise Catholique Saint Jean l’Evangéliste à Edmonton, était plein à craquer, le dimanche 2 avril 2017 : les paroissiens et les sponsors de la communauté étaient réunis pour célébrer le 1er anniversaire de l’arrivée de notre famille de Réfugiés Syriens : Naleen, Basheer, et leurs trois enfants. Sr Hilary, notre Conseillère Déléguée Ursuline de Jésus, se trouvait, par chance, à Edmonton. Elle fut donc invitée à notre rassemblement. La joie était contagieuse !

Il y eut d’abord l’accueil chaleureux de Mary Anne et de Mélanie : Mary Anne MacDonald est une des Amis du Charisme, associée de longue date à la Congrégation - Mélanie, membre du comité de parrainage ne parlait pas un mot d’anglais quand elle est arrivée au Canada en avril 2016. Puis ce fut remarquable présentation de la Syrie qui mettait en valeur la beauté de ce pays avant la guerre et l’horreur et la dévastation de dix années de conflits.

La Syrie : un pays magnifique ravagé par les bombes

La Syrie, comme nous avons pu le découvrir était vraiment un pays magnifique : de beaux enfants à l’air heureux et des parents qui en étaient fiers, la riche diversité ethnique et religieuse, les merveilles de la nature, les équipements pour l’éducation et la santé, les ensembles architecturaux datant de plusieurs siècles et qui ornaient le paysage. Un pays vraiment attirant !

Le début de la guerre civile : c’est presque impossible de décrire ce qu’est devenu ce lieu beau et sacré où depuis le début de la guerre presque personne ne se sent en sécurité, où les bombes explosent jour et nuit, où des milliers de familles et de personnes seules fuient pour avoir la vie sauve. Essayer d’échapper à ce cauchemar signifie ramasser quelques maigres possessions – de l’eau, de la nourriture, s’il y en a, peut-être quelques médicaments, des documents pour prouver son identité, et un ou deux souvenirs à emporter dans cet inconnu qui vous attend. Quand le moment de partir est arrivé, alors commence le processus déchirant de faire de pénibles adieux aux membres de la famille que vous laissez derrière vous, conscients que vous ne pouvez rester vivre ici, un jour de plus, et que cet adieu pourrait bien être le dernier.

Tandis que Naleen vêtue de son hijab (voile qui couvre la tête, les oreilles et le cou) remerciait avec grande dignité et grâce, toutes les personnes présentes pour l’accueil qu’elle-même et sa famille ont reçu à leur arrivée, on sentait une très vive émotion dans la salle. Oui, ils ont trouvé la liberté, leurs enfants ont l’air heureux et peuvent enfin fréquenter l’école ; les soins médicaux et dentaires peuvent leur être prodigués grâce à la générosité des médecins, infirmières, dentistes de la paroisse qu’ils ont rencontrés. Cependant, au milieu de tant de bienfaits reçus, leurs cœurs sont lourds. Naleen ne peut supporter que sa belle-sœur, veuve de 25 ans et ses trois enfants vivent encore en Syrie. Basheer ne peut qu’imaginer à quoi ressemblerait le retour en Syrie dans son village natal car peu après leur arrivée au Canada, il fut totalement détruit par les forces gouvernementales.

Le Concert du Centre Mennonite pour les Nouveaux Arrivants

Après la lourdeur de la présentation de cette situation dramatique, l’atmosphère s’est détendue dans la salle avec le concert donné par le chœur du Centre Mennonite pour les Nouveaux Arrivants. Quel délice ! Nous avons pu nous rendre compte de la riche diversité des nationalités présentes, des histoires de courage et d’espoir, une variété de talents musicaux : à la fois vocal et instrumental. Un Japonais à la voix exquise, nous a transportés, tour à tour, dans la joie, le chagrin, l’espoir, la mort et la vie. Pendant quelques instants, un grand silence a rempli le hall, puis un tonnerre d’applaudissements a salué ce chant merveilleux.

Une fois les esprits réconfortés grâce au chœur de chants et musique, nous avons été invités à nous mêler les uns aux autres et à prendre une consommation. Un magnifique gâteau orné des drapeaux de Syrie et du Canada fut coupé par la famille et partagé entre tous.

Ecoutez ce chant

Pas de barrières religieuses pour le parrainage et l’amitié

Le temps prévu pour le parrainage est terminé. Cependant, comme la famille s’accoutume, peu à peu, à vivre à Edmonton, de nombreux paroissiens continuent à les soutenir financièrement, tandis qu’ils essaient de trouver un logement à un prix abordable, un travail qui leur procure le minimum vital et leur permette de continuer l’apprentissage de l’anglais comme seconde langue.

La famille est musulmane et la majorité des sponsors sont catholiques ou d’autres confessions chrétiennes, mais nous sommes unis dans une prière sincère pour la paix dans leur pays déchiré par la guerre. Les amitiés qu’ils ont nouées ne sont pas soumises à des barrières religieuses, ils ont besoin d’une oreille attentive à leurs besoins, et éventuellement d’un pique-nique dans le parc, le meilleur moyen pour laisser les enfants s’ébattre et nouer des relations avec d’autres enfants qui ont grandi ou non dans « un pays magnifique où règne la liberté. »

35000 réfugiés accueillis : et les autres ?

Naleen, Basheer, leur famille et 35000 autres réfugiés ont été accueillis au Canada l’an passé. Cependant, c’est bien peu. Des centaines de milliers de réfugiés errent encore dans notre monde, à la recherche d’un lieu où s’établir. Comme la célébration d’anniversaire allait se terminer, un grand nombre d’entre nous restèrent, avec une question lancinante au cœur : comment peut-on en arriver à des souffrances si insurmontables, à des injustices aussi profondes dans notre monde ? Nous devons, comme le Pape François nous le rappelle, être un peuple qui ESPERE.

Je voudrais vous demander de voir une lueur d’espoir dans les yeux et le cœur de des réfugiés et de tous ceux qui ont été déplacés de force. Un espoir exprimé dans les attentes concernant l’avenir, le désir d’amitié, le souhait de participer à une société hospitalière, accueillante, à travers l’apprentissage de la langue, l’accès à l’emploi et à l’éducation des enfants. J’admire le courage de ceux qui espèrent pouvoir progressivement reprendre une vie normale où ils retrouveront la joie, l’amour, des jours plus heureux. Nous pouvons et devons tous nourrir un tel espoir. (5/24/13)

Les amis du charisme ont envoyé pour le n°91 de la revue EN FAMILLE (juin 2017) un article « Accueil d’une famille de réfugiés »(p.10 à 12)

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