Rencontre à Lourdes des Familles spirituelles

Vivre ensemble l’Evangile, dans le sillage de fondateurs, au service de la mission de l’Eglise

1200 personnes se sont retrouvées à Lourdes du 18 au 20 octobre 2013 pour le rassemblement des familles spirituelles, à l’initiative de la CORREF (conférence des religieux et religieuses de France). Laïcs, diacres, prêtres, religieuses, religieux, représentaient 160 instituts.

D ans son mot d’accueil, le père Jean-Pierre Longeat, président de la CORREF, a invité les participants à un déplacement afin que cette rencontre soit un signe pour l’Eglise et pour le monde, un appel pour chacun, quel que soit son état de vie, à vivre pleinement son baptême et à s’engager dans l’annonce de la Bonne Nouvelle.

Des intervenants de qualité ont aidé à la réflexion. Sœur Bernadette Delizy (sœur de Sainte Clotilde), en donnant les résultats de l’enquête de 2012, a insisté sur la complémentarité des vocations qui témoigne que la fraternité est possible, qu’il est urgent d’expérimenter une nouvelle manière de faire Eglise.

Le Père Jean-Claude, Lavigne, dominicain, a montré comment les congrégations sont appelées à se situer par rapport à la société et à accepter de bouger, de prendre en compte les changements de cette société. Le père Laurent Villemin, du diocèse de Verdun, a montré comment cette collaboration entre les instituts et les laïcs peut être signe de réconciliation dans notre société française menacée par l’éclatement. Le débat qui a suivi a rappelé que le baptême ouvre un chemin de bonheur, de cohérence par la vie avec le Christ.

Sœur Suzanne David (sœur de l’Instruction chrétienne) a réussi le challenge de donner des « repères canoniques sur les chemins des familles spirituelles » de façon simple et claire permettant de comprendre les différents statuts possibles pour les laïcs.

Des témoignages, au cours de la veillée du samedi soir et du temps de prière du dimanche matin, ont montré la vitalité des familles spirituelles.

A la fin de l’eucharistie de clôture présidée par Mgr Georges Pontier, Mgr Jean-Louis Papin, président de la commission épiscopale pour la vie consacrée, a souligné que « C’est un événement ecclésial de première importance fleurant bon l’Evangile qui témoigne de la fécondité de la vie religieuse. »

Il a conclu par un triple appel : le premier adressé aux évêques pour qu’ils prennent la mesure de ce que vivent les familles spirituelles, le deuxième aux familles pour qu’elles osent se faire connaître à leurs évêques, le troisième souhaitant la rencontre des différentes familles spirituelles dans chaque diocèse.

Un appel qu’il nous est bon d’entendre dans tous les diocèses où plusieurs familles sont présentes.

Sr Jeanine Barbot - Soeur de l’Immaculée
Le groupe de la Famille de l’Incarnation à Lourdes

« Vivre ensemble l’Evangile »

Au fil des interventions

Le chant du rassemblement :

Une même foi nous rassemble aujourd’hui,
Familles rassemblées au nom du Seigneur,
Un même amour nous envoie aujourd’hui
Pour vivre ta mission, Seigneur.

Sr Bernadette Delizy

A la fin de son intervention, elle témoigne de l’évolution entre l’enquête qu’elle avait déjà mené avant le premier rassemblement de 2007 et celui que nous vivons en 2013.
Nous avons parlé de la complémentarité des vocations. Aujourd’hui, nous sommes conduits à passer doucement de la complémentarité à la « communion des vocations », de la collaboration ou du partenariat à « l’Alliance entre des baptisés ».
Nous avons parlé de relations entre des personnes, les laïcs / les religieux… Aujourd’hui, chaque Famille nous apparaît comme une communion de communautés chrétiennes, volontairement solidaires à cause et pour la cause de l’évangile.
Nous avons perçu les soifs spirituelles de notre monde, y compris au plus profond de notre cœur, que nous soyons, laïcs, diacres, prêtres ou religieux. Aujourd’hui, puisant ensemble aux sources vives nous sommes convoqués, en Famille, à « répandre l’eau vive » : urgence de l’évangélisation.

P. Jean-Claude Lavigne

Parmi les stratégies possibles sur l’avenir des Instituts religieux : la disparition, l’espoir de survivre, il y en a une troisième…
Celle de la poursuite de la mission ou du questionnement de la congrégation ; c’est la stratégie du maintien actif de la congrégation et de son désir de vivre son charisme. Cela n’est possible que s’il y a encore, en interne de l’institut, des forces pour assumer tradition et changement, pour avoir des projets en conformité avec les orientations et intuitions de la congrégation. Cela requiert de l’énergie pour accepter de changer et cela ne peut donc pas être dans des situations désespérées. Le recours à des laïcs conduit à faire de ceux-ci des partenaires, des hommes et des femmes désirant partager des responsabilités non seulement pour les œuvres (parfois pas du tout), mais aussi pour vivre des aspects et des moments spécifiques de la spiritualité et de la mission de l’Institut…

Les fondateurs sont reçus comme un don fait à l’Eglise et saisi par des hommes et des femmes chrétiens qui en font cette lecture pour vivre aujourd’hui encore leur foi. Cette démarche invite à parler d’un chemin de foi pour les laïcs : les membres religieux ne sont plus les seuls à avoir été séduits par les intuitions de la congrégation et ils invitent d’autres à les suivre. La congrégation trouve là une nouvelle mission : former des chrétiens à une spiritualité qui leur permet de vivre leur baptême de manière renouvelée. Les chrétiens trouvent dans les familles religieuses une manière de mettre en œuvre leur foi et d’apprendre à suivre des chemins spirituels.

P. Laurent Villemin

Il a simplement repris le thème du rassemblement : « Quand souffle l’Esprit …Vivre ensemble l’Evangile dans le sillage des fondateurs au service de la mission de l’Eglise. »

ll me semble que ce chemin commun des familles spirituelles et des instituts est aussi …le fruit du concile Vatican II mais également d’une vie ecclésiale où les différentes vocations et les différents états de vie ont été amenés à se découvrir et à se « démystifier » dans le bons sens du terme. Le concile n’aurait pas été possible sans cette vie ecclésiale. On pense souvent au couple laïcs/prêtres mais il en va de même pour le couple religieux(ses)/laïcs….Il y a tout lieu de se réjouir de ces évolutions et d’y lire de « véritables signes des temps ».

« Vivre ensemble » ce n’est pas vivre ensemble entre nous… Aujourd’hui, on redécouvre toujours davantage le fait que les charismes des fondateurs et des fondatrices, qui ont été suscités par l’Esprit pour le bien de tous, doivent à nouveau être replacés au centre même de l’Église, ouverts à la communion et à la participation de tous les membres du peuple de Dieu. »

Sr Suzanne David

Elle a donné quelques repères canoniques sur les chemins des Familles Spirituelles :

  • Au cœur, un visage du Christ.
  • Un art de vivre les relations à Dieu, aux autres…
  • Une mission spécifique envers les enfants, les jeunes, les malades, les pauvres…
  • Une pédagogie spirituelle et missionnaire

Mgr Jean-Louis Papin

Il est délégué de la Conférence épiscopale pour les Religieux. Il a lancé quatre appels à la fin de la concélébration finale du rassemblement  :

  • Un appel à poursuivre le chemin spirituel et apostolique sur lequel vous êtes engagés.
  • Un appel pour nous évêques à prendre la mesure dans chacun de nos diocèses de ce que vous représentez et vivez.
  • Un appel à chacune de vos familles : ne craignez pas de vous faire connaître à vos évêques.
  • Un appel à susciter la rencontre entre familles spirituelles présentes dans un même diocèse.

Mgr Georges Pontier

Responsable de la Conférence épiscopale. Dans son homélie :

« Vous n’êtes pas membres de ces familles pour votre seul confort spirituel personnel,
mais pour être engagés « plus forts et armés » en vue de la mission aujourd’hui.
Ne perdez jamais de vue cette exigence de la mission. »
Revenir en haut