Née à St Jean de Monts le 5 mai 1912, elle est toute souriante et sans rides, dans son fauteuil, notre centenaire.
Douée d’une prodigieuse mémoire, elle rappelle volontiers les lointains souvenirs de sa
jeunesse : elle est la neuvième enfant d’un foyer très chrétien qui en comptera 11 et donnera à
l’Eglise deux prêtres et une religieuse.
Pensionnaire très jeune avec ses deux soeurs aînées, à Jeanne d’Arc de la Roche S/Yon, elle fait
déjà la connaissance des Ursulines.
Tout juste munie du brevet élémentaire, qui à l’époque, donnait le droit d’enseigner dans les classes primaires – sans être titularisée – on la demande pour un remplacement, et… à cet exercice,
elle prend goût…
Donner sa vie au Seigneur, le faire connaître et aimer : c’est décidé elle sera Ursuline.
Entrée au Noviciat en 1934, elle fait son premier engagement en 1936, enseigne une année
à Angoulême, rejoint Beaupréau qu’elle quittera définitivement en 1961, elle était revenue à Chavagnes pour ses cinq mois de probation en 1941. Elle y sera supérieure de la Communauté ; de
même à St Etienne du Bois qu’elle devra fermer. Elle finira sa carrière à Jeanne d’Arc de la Roche sur Yon en 1977.
Quarante années en classes primaires : Aimable, souriante, musicienne, douée d’une belle voix – sérieux atout avec des enfants – dynamique, imaginative, elle était « faite » peut-on dire, pour enseigner ; douce et ferme à la fois, elle sait motiver ses élèves, découvrir les possibilités de chacune, se pencher sur les plus faibles, leur donner le goût de l’effort et … les conduire au Seigneur à cet âge où l’enfant n’est pas encore défloré, mais prie de « tout son cœur ».
Quand arrive la retraite, après un temps de « respiration » à la Maison-Mère où elle « s’occupe » de la Mutuelle St Martin, elle gagne Mouilleron-en-Pareds pour quinze années… Elle met ses talents au service de la liturgie, joue de l’orgue, prépare un jeune qui lui succèdera, forme une chorale, lance les équipes du Rosaire, tisse des relations chaleureuses ; elle ne manquera jamais de volontaires pour la préparation de la kermesse…
Retraite riche encore du don d’elle-même !
Partir à Beauvoir pour 3 ans a dû lui être un saut bien douloureux. Puis c’est Chavagnes et le Sacré Cœur.
C’est tout cela que nous avons présenté au Seigneur en cet après-midi du 5 mai, dans une Eucharistie très festive, célébrée par son cousin Monseigneur Barbier, entouré de son frère, de notre aumônier le Père Baty et du Père Dillé. Une quarantaine de nièces, neveux, amis étaient là pour la fêter.
Elle avait désiré qu’après la communion on dise une prière d’action de grâce, c’est elle-même qui en a dicté les termes à Sr Christine dans un français impeccable : c’était pour elle un bonheur de rappeler les dons reçus au cours de sa vie.
Magnifique Sr Marie Cécile !…
La fête s’est prolongée : il fallait d’abord souffler la bougie des 100 ans – ce qu’elle a fait –
et partager le gâteau de circonstance en famille et en Communauté.
Nous pouvions nous demander si sa « fragilité » supporterait tout celà ? elle n’est quand même pas restée jusqu’aux derniers départs de la famille, mais, le 6 au matin, eh bien ! elle n’était pas mal.
Vive Sr Marie-Cécile !