Echos de la formation écologique axée sur l’encyclique Laudato Si

Tel un faisceau de lumière qui perce les ténèbres, cette journée du 8 juillet 2023, au centre de formation de Bevalala, a éveillé nos consciences et nourri notre amour pour la nature.

En matinée, la séance d’informations du père Jacques a rappelé à notre mémoire l’importance vitale de nos forêts et a éveillé en nous une prise de conscience collective face aux réalités écologiques de Madagascar.

L’après-midi, père Jacques nous a partagé un modèle plan d’action écologique à personnaliser et à enrichir.

Conversion écologique attendue

Dans l’esprit de l’Encyclique Laudato Si, le Pape nous exhorte à louer la création avec une adoration et une gratitude semblables à celles de Saint François d’Assise.

Ainsi, vivre en harmonie avec Dieu et toute sa création devient notre aspiration suprême et un exemple lumineux pour notre entourage.

Nous sommes donc appelés à sensibiliser nos proches à la cause écologique, à ouvrir leurs yeux et leurs cœurs aux merveilles de la nature qui nous entourent.

Nos forêts : un don divin très précieux 

Les arbres purifient l’air en émettant de l’oxygène tout en capturant le gaz carbonique. Ils répandent de la vapeur d’eau dans l’atmosphère, régulant ainsi le cycle de l’eau, une tâche d’une importance capitale. Ils régulent le climat et contribuent à équilibrer la chaleur ambiante. Les forêts et la végétation retiennent l’eau, donnant ainsi naissance à des sources précieuses d’eau douce. Elles luttent contre l’érosion des sols. Les arbres contribuent à diminuer la force des vents et limiter les dégâts en cas de tempête. Elles fournissent un habitat et une source de nourriture essentielle tant pour les animaux sauvages que pour l’espèce humaine. Les forêts sont sources de matières premières pour la constructions de maisons et de mobiliers Par ailleurs, les plantes et les arbres des forêts sont les gardiens de notre santé, offrant à l’humanité des remèdes naturels.

Enfin, une exploitation agricole respectueuse de la forêt représente une voie prometteuse pour générer des revenus durables et conséquents au profit des populations locales.

Les tares chroniques du pays sont liées aux atteintes portées à l’environnement

  • La pauvreté : Selon les données de la Banque mondiale, il est rapporté que 75 % des habitants de Madagascar vivent avec moins de 1,90 dollar par jour, ce qui positionne ce pays parmi les plus démunis de la planète. Cette situation de pauvreté découle en grande partie de la dépendance des ménages à l’agriculture, secteur qui représente 80 % de l’emploi et 25 % du PIB. Or, l’agriculture se trouve vulnérable face aux caprices du climat, à la déforestation, à l’érosion des sols ainsi qu’à la perte de biodiversité. À titre d’exemple, il est estimé qu’entre 2005 et 2010, Madagascar a perdu 2 % de sa couverture forestière chaque année, ce qui a engendré une réduction des services écosystémiques, à savoir la régulation climatique, la protection contre les inondations, la fourniture de bois énergie et de produits forestiers non ligneux. Par conséquent, la dégradation environnementale a un impact négatif sur les revenus et les moyens de subsistance des populations rurales, qui sont les plus pauvres et les plus nombreuses.
  • L’insécurité : Madagascar est exposé à de nombreux risques naturels tels que les cyclones, les sécheresses, les inondations, les glissements de terrain et les invasions acridiennes. Ces événements ont des conséquences dévastatrices sur les infrastructures, les cultures, le bétail, la santé et l’éducation. À titre d’illustration, en 2019, le cyclone Idai a touché plus de 130 000 personnes, entraîné la perte de 78 vies humaines et causé des dommages à plus de 22 000 habitations. L’insécurité alimentaire constitue également un problème majeur, touchant près de la moitié de la population. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), 1,3 million de personnes étaient en situation d’urgence alimentaire en 2020, principalement en raison de la sécheresse prolongée dans le sud du pays. Ainsi, l’insécurité environnementale aggrave la vulnérabilité et provoque une instabilité sociale.
  • L’énergie : Madagascar souffre d’une pénurie d’énergie persistante qui entrave son développement économique et social. Selon les informations de la Banque africaine de développement (BAD), seulement 15 % de la population a accès à l’électricité, et ce chiffre chute à 5 % en milieu rural. La majorité des Malgaches dépendent du bois énergie (charbon de bois ou bois de chauffage) pour la cuisine et le chauffage, ce qui contribue à la déforestation et à la pollution de l’air. Selon des chiffres de 2014, chaque individu en utilise 60 Kg par an, 110 000 tonnes par an pour la ville d’Antananarivo et 402 000 tonnes par an pour toute l’île. 110 000 ha de forêts sont décimés chaque année pour la production de bois de chauffage et de charbon de bois. Le secteur de l’électricité est confronté à des problèmes de production insuffisante, de réseau vétuste, de pertes techniques et commerciales ainsi que de tarifs non rentables. Le potentiel des énergies renouvelables (solaire, éolien, hydroélectrique, biomasse) est largement sous-exploité, alors qu’il pourrait offrir une solution durable et accessible pour répondre aux besoins énergétiques du pays. Nous le reconnaissons, nos actions irresponsables ont exacerbé ces maux, mais la solution réside également entre nos mains, dans notre capacité à restaurer l’équilibre écologique.

Des actions simples, mais significatives pour préserver notre terre

  • Une gestion méticuleuse de nos déchets personnels et ménagers Cela implique de trier nos déchets en fonction de leur nature (organique, plastique, papier, verre, etc.) et de les déposer dans les réceptacles appropriés. Cette pratique facilite le recyclage et la valorisation des matériaux, tout en réduisant la quantité de déchets enfouis ou incinérés.
  • Une utilisation prudente de l’eau L’eau est une ressource précieuse et limitée, soumise à une pression accrue en raison de la croissance démographique, du développement économique et du réchauffement climatique. Il est donc essentiel de réduire notre consommation quotidienne d’eau en évitant tout gaspillage et en adoptant des gestes économes. Par exemple, selon les informations des Nations Unies, une douche consomme en moyenne 50 litres d’eau, tandis qu’un bain en utilise 150 litres. De même, fermer le robinet pendant le brossage des dents permet d’économiser jusqu’à 12 litres d’eau par minute.
  • Une diminution drastique de l’utilisation de charbon de bois Le charbon de bois est une source d’énergie largement répandue dans notre pays, notamment pour la cuisson des aliments. Cependant, il a un impact néfaste sur l’environnement en contribuant à la déforestation, à la pollution de l’air et aux émissions de gaz à effet de serre. Il est donc urgent de réduire notre dépendance au charbon de bois et de privilégier des sources d’énergie plus propres et renouvelables, telle que l’énergie solaire ou éolienne.
  • Une gestion éclairée de notre consommation d’électricité L’électricité est essentielle pour alimenter nos appareils électroménagers, nos ordinateurs, nos téléphones ou nos éclairages. Cependant, elle n’est pas sans conséquence sur l’environnement, car elle provient principalement de la combustion d’énergies fossiles telles que le charbon, le pétrole et le gaz, qui sont responsables du réchauffement climatique. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la production mondiale d’électricité a généré 13 milliards de tonnes de CO2 en 2019, soit 38 % des émissions totales du secteur énergétique. Il est donc impératif de réduire notre consommation d’électricité en adoptant des comportements responsables, tels que l’extinction des appareils en veille, l’utilisation d’ampoules à faible consommation d’énergie ou le choix d’équipements économes en énergie.
  • Pratique responsable pour lutter contre le feu de brousse En tant qu’individu, on peut adopter des pratiques responsables pour réduire les risques d’incendie. Il faut s’assurer de bien éteindre les feux de camp, ne pas jeter de mégots de cigarette ou des bouteilles dans la nature et respecter les règles locales concernant les brûlis agricoles.
« Somme toute, chaque petite action compte, chaque geste empreint d’amour envers notre demeure commune est un acte de rédemption et de reconnexion avec notre Créateur.

Engageons-nous, ensemble, à devenir les gardiens bienveillants de notre terre, à édifier un avenir où la beauté de la nature perdurera et où l’harmonie régnera en souveraine sur notre existence.

Comité de l’écologie Madagascar : Clément, Nico et sœur Arlette

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20230708 formation à l’écologie (français)

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