Dans l’évangile de Matthieu, Jésus invite ses contemporains à regarder les signes des temps (Matthieu 16:3).
« Prenons le siècle tel que la Révolution l’a enfanté : nous entrons dans une nouvelle ère !" Ce sont les paroles de Louis-Marie Baudouin , prêtre et fondateur des Ursulines de Jésus, vers 1800, à la fin de la Révolution française. Ce prêtre était conscient qu’il devait s’adapter à une nouvelle ère. Les besoins des femmes et des hommes de sa génération étaient très différents de ceux des années d’avant la Révolution. Cet homme a su lire les signes de son temps, et a inventé une vie religieuse hors des couvents, engagée auprès des personnes et des familles touchées par les guerres de Vendée. On peut dire aujourd’hui, à son exemple : Prenons le XXIe siècle, tel qu’il est façonné par notre monde actuel.
Aujourd’hui, notre monde est marqué par le réchauffement climatique, et ses conséquences sur des populations déjà démunies. Il y a des gens qui migrent vers des pays plus sûrs socialement et économiquement ; Les peuples autochtones qui sont ignorés par les gens qui ont colonisé leurs terres ; et la pandémie semble n’avoir pas de fin. À l’échelle mondiale, les guerres internes soutiennent le commerce des armes, et à l’intérieur et à l’extérieur de l’église, nous vivons avec la douleur des abus sexuels
La robe rouge d’un enfant est suspendue à une croix près du terrain de l’ancien pensionnat indien de Kamloops, à Kamloops, en Colombie-Britannique, le 5 juin 2021. Pendant des années, les peuples autochtones du Canada ont demandé des excuses au pape — sur le sol canadien — pour les mauvais traitements subis dans les pensionnats catholiques. (CNS/Reuters/Jennifer Gauthier))
Le Pape François a déclaré dans ses salutations traditionnelles à la Curie en 2019 : Ce « changement des temps » nécessite un « changement de mentalité pastorale ». Il a également mis en garde contre « la rigidité » et la tentation de se replier sur le passé " lorsque nous devons nous engager dans un changement significatif.
Avec le synode sur la synodalité, le Pape invite toutes les femmes et tous les hommes de l’Église- et même ceux qui n’en font pas partie- à une grande consultation sur l’Église. Il sait que le changement est inévitable, mais qu’il ne peut se faire sans tenir compte de tout le peuple de Dieu. Il nous a invités à écouter, à rencontrer, à dialoguer les uns avec les autres, mais aussi avec d’autres personnes plus en marge de l’Église, comme Jésus a su le faire sur les routes de Galilée.
L’Eglise institutionnelle n’est pas la seule à recevoir le Saint-Esprit pour avancer dans la recherche des désirs de Dieu pour notre temps. Marchons avec Jésus sur cette nouvelle route vers Emmaüs ( Luc 24 :13-35 ) - une fois, j’ai entendu un prêtre spéculer dans une homélie que les deux disciples pourraient être Cléophas et sa femme, Marie (celle qui était au pied de la croix avec la mère de Jésus) . Et voilà que le pape a nommé une femme sous-secrétaire, une religieuse, avec droit de vote ! Nous devons réaliser ce que cette nomination apporte à toute l’Eglise ; c’est la première fois qu’une femme obtient le droit de vote dans la gouvernance de l’église depuis 2000 ans !
Espérons que ce Synode sur la synodalité va réaliser qu’il faut prendre ce temps tel qu’il est enfanté par les enjeux majeurs de notre époque.