Le bonheur, il est à vivre dans notre monde et dans le temps que nous vivons, alors il est bon de porter notre regard sur les 18 mois passés, temps perturbé par la pandémie et toutes les restrictions de déplacements et de liberté que nous avons vécues et que nous connaissons encore.

Je retiendrai 4 moments de cette journée.

1- La journée a commencé par une petite mise en scène bien agencée avec la rencontre de 3 femmes, attablées à une terrasse de café, qui ont fait un déballage d’expressions très diverses, entendues ici ou là ou vécues au cours des 18 mois passés. Ces petites phrases comme : - « Le télétravail nous a permis d’être tous les deux à la maison ; - Ces deux années ont facilité un travail de patience avec moi-même ; - Cela me perturbait de n’être plus libre comme je le voulais »…..

Cela nous apportait le grain à moudre ( la graine à mâcher ) pour nos réflexions en petits groupes. - Comment résonne dans notre vie ce que je viens d’entendre ? - Quelle parole je peux poser sur mon expérience personnelle ? Ces deux questions étaient le fil conducteur pour nous aider à échanger et à approfondir ce que nous avions entendu. En petits groupe de 7-8 personnes, chacun et chacune a pu exprimer ce qui l’avait marqué pendant ces 18 mois de règles sociales perturbées par la pandémie.

2- Ce temps d’échange a été suivi d’un temps de formation à partir de l’exemple du P. BAUDOUIN. En effet, difficile de relire ces 18 mois de restrictions diverses sans penser aux 5 ans d’exil en Espagne et aux 3 ans de « confinement » de L.M. BAUDOUIN dans sa cachette des Sables. Avec beaucoup de pédagogie, Béatrice nous a rappelé les dates marquantes de la Révolution française qui ont obligé les prêtres à s’exiler. Ensuite Anne Marie a fait ressortir comment ces évènements ont marqué la spiritualité de L.M.BAUDOUIN , orienté le projet de vie religieuse et son ministère de prêtre.

Après ce temps de formation, chaque participant a pris un temps bref pour revoir si, au cours de sa vie, des évènements ou des situations l’ont amené à changer un projet ou à revoir sa façon de vivre…

3- L’après midi a débuté en nous plongeant dans l’évangile autour du mot « heureux » puisque la phrase du titre faisait penser aux Béatitudes. Le P. BAUDOUIN a d’ailleurs écrit : « Ne cherchez le bonheur dans aucun autre lieu que celui de la source des Béatitudes ». Mais le mot heureux est fréquent dans la Bible, aussi nous ne sommes pas limités au texte des Béatitudes ; pour renouveler notre regard et élargir les pistes de réflexion nous avions toute une liste de textes avec les références. Textes comme : « Heureux qui croit sans avoir vu » ; « Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez. » ; « Heureux qui pense et faible et au pauvre » etc…

Ce temps d’échange en petits groupes s’est terminé par l’écriture, sur un petit papier, d’une phrase qui avait marqué chacun. Ce papier n’était pas quelconque, il représentait une porte, ce qui voulait dire que ce que j’ai vécu, ce que je retiens de cette journée, m’ouvre à quoi ? Si j’ouvre cette porte, ça me fait aller vers qui ou vers quoi ? Franchir cette porte me permet d’aller où ?

4- Ces différents moments de la journée ont été repris dans la célébration de l’Incarnation qui a commencé avec le chant : « Il est grand le bonheur de donner, bien plus grand que la joie de recevoir. » Le temps de l’offrande a été plus développé car chacun de nous a déposé dans une corbeille la porte sur laquelle il avait écrit le mot ou la phrase qu’il voulait continuer à vivre.

Après le chant d’envoi en mission, chacun a reçu une porte autre que la sienne, pour signifier la solidarité et le soutien fraternel dans cette marche vers le bonheur.

Journée de ressourcement et de fraternité qui m’ont fait du bien, en attendant la prochaine journée de grain de moutarde qui nous fera approfondir le sens de la porte et préciser vers quoi cette porte nous a permis d’avancer…. A suivre … Julien Bécot, FMI Chavagnes